Un premier prix à 50 dollars. C'est ce que propose un concours promu au sein d'une école primaire catholique, la St. Patrick's Catholic Elementary School, située à Woodstock dans la province d'Ontario, au Canada. Evénement particulièrement déconcertant puisqu'il s'agit d'un concours... anti-avortement.
Des parents d'élèves se sont effectivement ouvertement insurgés après qu'un enseignant de cette école ait demandé à ses élèves... d'imaginer des affiches anti-IVG. Un concours au service d'un organisme catholique, le Oxford County Right to Life. Une actualité sidérante relayée par le média national Radio Canada.
Bien des élèves eux-mêmes, relate le site d'informations, ont trouvé cette initiative particulièrement "inappropriée" dans le cadre des cours d'arts plastiques et d'histoire religieuse. Parmi les indications décochées aux élèves de cette école primaire catholique, on pouvait lire : "Les bébés qui ne sont pas encore nés comptent".
Une formulation très proche des slogans bien connus des militants pro-vie, autrement dit des militants anti-avortement alors même que l'IVG est particulièrement mis à mal outre-Atlantique ces dernières années. Comme le rapporte encore Radio Canada, les indignations n'ont pas tardé du conseil scolaire à celles des parents qui ont exprimé leur souhait de retirer leurs enfants de l'établissement.
Mère de famille catholique, l'une des parents d'élèves concernés, Rachelle Dixon, a ainsi déclaré : "L'éducation doit être complète et les professeurs doivent partager les deux points de vue sur ce sujet aux enfants. La vie des femmes est précieuse elle aussi et on doit respecter leur choix. Elles doivent donc connaître toutes les options mises à leur disposition".
Le porte-parole du London District Catholic School Board, Mark Adkinson, a indiqué à Radio Canada avoir contacté les parents mécontents. "Avec le programme scolaire de 8e année, les enfants apprennent le point de vue de l'Église catholique sur le caractère sacré de la vie et doivent créer une affiche à ce sujet. Les élèves peuvent également choisir de créer une affiche qui répond à la fois aux exigences de ce projet et à celles du concours organisé par un tiers, qui est optionnel", explique-t-il dans un mail.
La directrice générale d'Oxford County Right to Life, Mary VanVeen, a quant à elle tenté de se justifier en expliquant lors d'une interview à CBC que "le concours existe depuis 20 ans" mais que ce serait la première fois qu'un enseignant l'utiliserait comme projet pour ses élèves. "Elle précise également que son organisation n'est pas affiliée à l'Église catholique", souligne Radio Canada.
Selon la directrice de la Coalition pour le droit à l'avortement au Canada, Joyce Arthur, ce projet de concours est tout bonnement "inacceptable".
Premièrement, ils font affaire avec un organisme politique externe anti-avortement qui fait la promotion d'idées qui violent les droits des femmes et des personnes qui peuvent devenir enceintes. Ensuite, ils offrent un prix en argent aux élèves, ce qui est très manipulateur. [...] J'estime qu'il s'agit d'une violation de la liberté de conscience des élèves
, dénonce-t-elle auprès de radio Canada.