Une partie du personnel médical, de confession chiite, de l'hôpital Salmaniya au Bahreïn, a été arrêtée lors des manifestations contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa, qui ont eu lieu mi-mars dans le pays, au moment du printemps arabe.
Après avoir été libérées, des femmes médecins ont confié à l'AFP les tortures et humiliations qu'elles ont subies pendant leurs interrogatoires. Accusées de soutien aux contestataires, elles ont été menacées pour avouer. L'une d'entre elles raconte avoir eu les yeux bandés et les mains liées, avoir reçu un choc électrique à la tête et avoir été battue au sol, « même des policières ont été choquées de voir mon état à ma sortie de la salle d'interrogatoire », se souvient-elle. Une autre femme raconte les menaces proférées par un officier : « Je vous conseille de passer aux aveux ou je vous frapperai comme un âne et je vous torturerai ». Toutes ont dû signer leurs aveux sous la menace et la torture, et n'ont été libérées que 20 jours plus tard après avoir signé de nombreux papiers, leur interdisant notamment de parler à la presse.
Aujourd'hui, ces femmes ont peur des représailles. Leurs salaires sont bloqués depuis le mois de mars et elles ont peur d'être traduites en justice. 46 médecins et infirmiers ont été jugés devant un tribunal spécial pour soutien aux manifestants et la télévision d'Etat montre l'hôpital Salmaniya comme un épicentre de la protestation. Les femmes interrogées par l'AFP ne cachent pas leur peur concernant le sort de leurs collègues médecins toujours détenus.
(Source: AFP)
Géraldine Bachmann
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