Sophie Wilmès, 44 ans, marque un tournant dans l'Histoire de la Belgique. Pour la toute première fois dans le pays, c'est une femme qui endosse le rôle de Première ministre. Jusqu'alors ministre du Budget, elle remplace Charles Michel, qui rejoindra la présidence du Conseil européen dès le 1er décembre prochain.
Membre du Mouvement réformateur (MR), Sophie Wilmès sera à la tête du pays par intérim, le temps qu'un nouveau gouvernement fédéral se forme. Une tâche ardue dans le contexte qui agite la Belgique depuis la fin de l'année 2018, l'Alliance néoflamande (N-VA) et le Parti socialiste francophone - en charge de former une coalition - ayant beaucoup de mal à s'entendre. La mission de Sophie Wilmès pourrait durer plusieurs semaines à plusieurs mois, souligne Le Monde.
Sophie Wilmès est née dans une famille où la politique tenait un rôle phare. "À la maison, mes parents parlaient tout le temps de politique. Ils adoraient cela", confiait-elle en juillet dernier au journal belge La Libre. Diplômée en communication et en gestion financière, Sophie Wilmès ne se dirige pas tout de suite vers la politique et travaille d'abord comme conseillère dans un cabinet d'avocats d'affaires, souligne Madame Figaro.
A 25 ans, elle devient conseillère communale à Uccle et réalise que sa place se trouve bel et bien en politique : "Je me suis prise au jeu. J'ai fait une vraie campagne de terrain et découvert que j'adorais cela." Élue députée en 2014, elle devient ministre du Budget dès 2015. Un poste qu'elle occupait jusqu'à aujourd'hui.
Si la mission de Sophie Wilmès se fera en intérim, la tâche n'en sera pas plus simple. Car la situation en Belgique reste aujourd'hui compliquée, en raison d'un climat politique particulièrement instable. Carl Devos, politologue à l'université de Gand, rappelait ce weekend dans les colonnes du journal De Morgen : "Le pouvoir fédéral a triste allure, la formation d'une coalition est totalement sans espoir, les chiffres du budget sont abominables, le gouvernement d'affaires courantes ne prend plus aucune initiative. Cela rayonne sur M. Michel, qui, hélas, ne restera pas dans l'histoire comme un grand premier ministre."
Une situation dont a conscience la nouvelle Première ministre. Ce dimanche, elle écrivait sur Twitter : "Merci à celles et ceux qui m'ont témoigné leur enthousiasme et leur soutien pour cette nouvelle fonction. Le chemin ne sera certainement pas simple mais ma volonté de travailler au bénéfice de tous reste intacte." Espérons pour Sophie Wilmès que le chemin soit moins sinueux pour elle que son prédécesseur.