C'est une scène qui serait peut être passée inaperçue si elle n'avait pas été filmée. Le 17 décembre dernier. le député brésilien Fernando Cury a touché les seins de la députée Isa Penna au sein de l'Assemblée législative de São Paulo, alors que cette dernière était en plein échange en compagnie d'un confrère. Une agression sexuelle réitérée par deux fois, qui a abouti à un dépôt de plainte de la part d'Isa Penna. Une vidéo atteste de ces faits accablants.
Aujourd'hui, Fernando Cury va devoir revenir sur cette agression l'espace d'une commission de discipline. Sur les images relayées, on voit le geste initial, ainsi que la réaction d'Isa Penna, qui repousse ledit député. Une scène édifiante qui a eu lieu lors d'un vote de budget de l'Etat. Sur Twitter, Penna fustige ce sexisme dont elle est victime. Elle parle de "harcèlement sexuel" mais aussi de "violence politique de genre".
Une parole forte pour dénoncer une situation qui est "loin d'être exceptionnelle", dit-elle encore. Et la militante féministe de poursuivre sur le même ton, engagé : "Le combat continue pour qu'il n'y ait pas d'impunité dans cette affaire !". La finalité envisagée ? La suspension de Fernando Cury.
Entre les faits et cette procédure judiciaire à l'encontre de l'élu du parti Citoyenneté, il a tout de même fallu attendre deux longs mois. Deux mois pour que la plainte de la députée soit finalement prise en compte et génère une potentielle procédure de sanction. "La destitution n'est pas garantie", explique encore la femme politique de 29 ans, qui est également avocate, sur ses réseaux sociaux. Des publications abondamment commentées.
"J'ai vu cette scène d'agression et j'espère que Fernando Cury sera puni avec toute la rigueur nécessaire. Vous avez tout mon respect", "Qu'il soit puni, ces images sont insensées. Quelle indécence !", "Cet homme doit être tenu pour responsable du harcèlement qu'il a commis contre vous", "Je suis désolé pour ce que vous avez vécu et j'espère que vous obtiendrez une forme de réparation", peut-on ainsi lire sous les tweets de la députée.
"Le conseil d'éthique de l'Assemblée législative de São Paulo a accepté à l'unanimité la plainte contre le harceleur Fernando Cury. Puisse-t-il faire révoquer son mandat et rendre justice ! Tout soutien et solidarité à Isa Penna, les violeurs ne passeront pas !", a réagi la députée brésilienne Vivi Reis, jeune membre de la Chambre des députés de la République fédérative du Brésil. Une voix elle aussi réputée pour son engagement féministe. Dans un pays dirigé par le réactionnaire et sexiste Jair Bolsonaro, une condamnation de ces faits serait la bienvenue.