En novembre dernier, l'Ecosse devenait le premier pays au monde à rendre gratuit l'accès au protections périodiques. Vendredi 1er janvier 2021, alors que le Brexit entrait en vigueur au Royaume-Uni plus de quatre ans après le référendum britannique sur la sortie de l'Union européenne, le gouvernement a par la même occasion appliqué une mesure promise depuis mars : supprimer la taxe de 5 % minimum que les lois de l'UE imposaient sur les tampons et serviettes hygiéniques.
Une décision qu'a commenté dans la foulée le ministre des Finances, Rishi Sunak, s'estimant "fier" de tenir aujourd'hui la "promesse de supprimer la taxe sur les tampons". "Les produits hygiéniques sont essentiels, il est donc normal de ne pas facturer la TVA", rappelle-t-il dans un communiqué.
Pour Felicia Willow, directrice générale de la Fawcett Society, société de défense des droits des femmes, il s'agit d'un progrès notable et d'une avancée réjouissante. "Le chemin a été long pour en arriver là, mais la taxe sexiste qui a vu les produits hygiéniques classés comme des articles de luxe, non essentiels, peut enfin être reléguée dans les livres d'histoire", lance-t-elle à l'Agence France-Presse. Et la précarité menstruelle, plus largement adressée.
Selon le ministère des Finances britannique, cette suppression reviendrait à une économie d'environ 40 livres, soit 45 euros, au cours d'une vie. 45 euros qui se soustraient au montant conséquent que doivent débourser les personnes menstruées, que Le Monde estimait en 2019 à 3 800 euros en moyenne, soit 7,5 euros par cycle.
Une somme qui plonge, en France, 1,7 million de femmes dans une réalité terrible, celle de ne pas pouvoir se fournir suffisamment en protections périodiques. En 2020, avec la crise sanitaire, ce chiffre a grimpé à 2 millions, d'après Règles Elémentaires. Devant l'urgence, plusieurs associations féministes ont exigé des actions concrètes de la part du gouvernement.
Par exemple ? La mise à disposition de serviettes et de tampons dans différents lieux accueillant des femmes, l'interdiction d'utilisation de composants toxiques dans ces produits, et un soutien renforcé aux associations de lutte contre la précarité menstruelle. L'Etat s'est de son côté engagé à leur attribuer un budget de 5 millions d'euros pour contribuer à ce travail essentiel.
Outre-Manche, depuis un an, des protections périodiques sont déjà distribuées dans les écoles et universités publiques en Angleterre, ainsi qu'aux patientes qui en ont besoin dans les hôpitaux publics. Reste à ce que cette mesure se généralise au-delà de ces établissements, et par-delà les frontières.