Transformer sa chevelure en oeuvres d'art pop, fun et engagées : c'est le pari que relève Laetitia Ky sur Instagram. À 21 ans, cette designer originaire d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, bluffe chaque semaine ses milliers d'abonnés (plus de 17 000 pour être précise) en faisant de ses cheveux une véritable oeuvre d'art.
Mains, plante exotique, globe terrestre, oreilles de lapin, silhouette féminine ou continent africain : Laetitia Ky déborde d'imagination pour modeler sa chevelure afro au gré de ses envies.
Interviewée par Buzzfeed, la jeune femme explique que l'idée de transformer ses cheveux en sculptures lui est venue après être tombée sur une série de photos montrant les coiffures de femmes africaines de différentes tribus. Inspirée par "la beauté et la complexité" de leur toilette, Laetitia Ky a décidé elle aussi de donner vie à ses cheveux afro.
"J'ai trouvé cela magnifique, artistique et vraiment impressionnant", raconte la jeune artiste, qui a bien conscience de toute la symbolique de laisser ses cheveux afro au naturel. Pour les sculpter, elle n'utilise que le strict minimum : des pinces à cheveux, des morceaux de tissu ou de laine.
Pour Laetitia Ky, transformer ses cheveux d'Africaine en oeuvres d'art, c'est un moyen de se réapproprier sa culture, de la revendiquer comme une part intégrante de sa féminité et de son identité.
"Les femmes africaines doivent comprendre qu'elles sont belles", déclare-t-elle à 20Minutes. "Dans le monde, on a tendance à leur faire croire le contraire", déplore-t-elle, faisant référence aux jeunes africaines qui, pour se plier aux diktats de la beauté occidentale, défrisent leur cheveux et dépigmentent leur peau, souvent au prix de leur santé. Laetitia Ky préfère elle revendiquer sa chevelure afro comme une vraie force. "Je m'assume avec mon teint très foncé et mes cheveux naturels. Je l'exprime et j'espère convaincre."
Depuis, Laetitia Ky a décidé d'aller plus loin. Débordante d'imagination, la jeune femme souhaite désormais développer le concept des "Kybraids", des nattes africaines enveloppées de wax, ce tissu africain aux motifs hypercolorés. "J'ai toujours adoré la coiffure, je sais faire des tresses depuis que j'ai quatre ans. Alors pourquoi ne pas aller plus loin ?", se demande-t-elle, avant d'envisager d'exposer un jour ses photos.