L'Allemagne qui compte une communauté juive d’environ 200 000 membres est divisée sur le fait de légiférer sur la circoncision religieuse. À l’origine de ce débat, un jugement rendu public le 26 juin par le tribunal de Cologne dans l’ouest du pays qui assimile cette pratique à des « coups et blessures volontaires » donc passibles de poursuites devant un tribunal pénal. Or cette décision a provoqué une forte polémique en Allemagne, les députés dans leur grande majorité (excepté ceux appartenant à la gauche radicale) ont demandé un encadrement légal.
Mais Yona Metzger, grand rabbin ashkénaze d’Israël, en visite dans la capitale allemande, a mis son grain de sel : « Les médecins devraient également pouvoir superviser le matériel pédagogique et décider si ceux qui pratiquent la circoncision [en Allemagne] sont compétents ». En revanche, la décision finale resterait à l’initiative du bureau du grand rabbin d’Israël. Arguant que l’enfant est anesthésié avec « une goutte de vin doux » et qu’il n’y a presque jamais de complications, Yona Metzger abonde dans le sens de Pinchas Goldschmidt, grand rabbin de Moscou, qui avait déclaré à la mi-juillet lors d’une réunion à Berlin : « la communauté juive d’Allemagne et les circonciseurs doivent continuer à pratiquer des circoncisions sans attendre un changement de législation ».
Sur le plan international, ce débat sur la circoncision religieuse n’est pas des plus flatteurs pour l’Allemagne : selon des sources diplomatiques, la décision rendue en juin a ravivé les souvenirs du passé national-socialiste du pays. La polémique sur l’ablation du prépuce pour motif religieux se serait d’ailleurs étendue à l’étranger.
Laure Gamaury
Source : lemonde.fr
Crédit photo : iStockphoto
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