En vacances, on a tendance à être moins intransigeant sur les heures de sommeil de nos bambins. Pourtant, ce serait plutôt l'occasion idéale de leur permettre de dormir plus et de réajuster leur cycle de sommeil. En effet, la fatigue engendre mauvaise humeur mais peut aussi donner lieu à des symptômes plus graves tels que la dépression, comme l'explique Jodi Mindell , professeur de psychologie à l'Université Saint-Joseph à Philadelphie et auteur de "Take Charge of Your Child's Sleep" ("Prenez soin du sommeil de votre enfant") : "Il ne fait aucun doute qu'il y a un lien entre le manque de sommeil et les symptômes de la dépression". Toujours selon cette chercheuse, un enfant en manque de sommeil verra ses capacités cognitives mises à mal et cela se ressentira à l'école dans ses facultés d'attention, de mémorisation et de prise de décision. De plus, des risques d'obésité pourraient faire leur apparition.
La bonne nouvelle, c'est que les vacances commencent tout juste, et la pause estivale constitue le moment parfait pour prendre le temps de rectifier le tir afin de remettre nos bambins sur de bons rails pour la rentrée scolaire.
Evidemment, les enfants n'ont pas les mêmes besoins de sommeil selon leur tranche d'âge. Néanmoins, plus tôt ils seront habitués à avoir un rythme de sommeil suffisant et mieux ce sera. Ainsi, on ne programme pas d'activités nocturnes quand on est en vacances avec des tout-petits. Il est également vivement conseillé de faire l'impasse sur les écrans électroniques le soir, ceux-ci pouvant retarder la venue du sommeil naturel. La spécialiste préconise ainsi que "la règle en famille devrait être que tous les appareils électroniques restent en dehors de la chambre à coucher". Et le mieux pour que cela fonctionne, c'est que les parents montrent l'exemple en faisant de même, car c'est bien connu, "les enfants font ce que les parents font, pas ce qu'ils disent", ainsi que le souligne Jodi Mindell.
Avec l'arrivée de la puberté, les enfants sont plus enclins à veiller tard. Pour autant, ils ont encore besoin de larges plages de repos. Mais à cet âge, plutôt que de les envoyer au lit accompagnés d'un simple "bonne nuit" et de les voir disparaître en faisant la tronche, on ouvre le dialogue. L'idée est de leur faire comprendre l'importance vitale d'un bon sommeil, tout comme ils ont fini par comprendre qu'"il est nécessaire de manger des légumes", précise la psychologue. Et si malgré tout, il boude en claquant la porte de sa chambre (c'est fort probable, ne nous leurrons pas), "nous savons que les adolescents dont les parents fixent des heures de coucher, dorment davantage. Les parents doivent donc rester impliqués", conclut la spécialiste du sommeil.
Concernant les lycéens, ils sont quasiment tous en carence, dormant "environ sept heures par nuit" d'après Jodi Mindell alors qu'ils ont en réalité "besoin de huit heures et demi à neuf heures et demi de sommeil". La psychologue suggère alors aux parents de les mettre au défi durant une semaine. Le challenge : "Aller au lit aux alentours de 22 h et voir comment ils se sentent ensuite". D'après les expériences qu'elle a menées, les enfants se sentaient beaucoup plus reposés ensuite. Idem pour les ados auxquels on avait expliqué l'importance d'un bon sommeil. Allez, ce soir, tout le monde au lit à 21h, chiche ?