Alors que l'égalité entre les femmes et les homme est l'un des principes fondateurs de l'Union européenne, celle-ci n'est toujours pas effective au sein de la Commission européenne. En effet, l'équipe présentée par son président, Jean-Claude Juncker, mercredi 10 septembre, n'est toujours pas paritaire dans sa composition.
Neuf commissaires sur 28 sont des femmes (Elzbieta Bienkowska, Alenka Bratusek, Corina Cretu, Kristalina Georgieva, Vera Jourova, Cecilia Malmström, Federica Moghrerini, Marianne Thyssen et Margrethe Vestager), soit le même nombre que sous la précédente mandature Barroso 2 (2009 - 2014). Et pourtant, les neufs commissaires sortantes avaient plaidé pour une féminisation de l'institution. Ces dernières avaient envoyé, au début du mois de juillet, une lettre ouverte à Jean-Claude Juncker, dans laquelle elles réclamaient « une augmentation (…) du nombre de commissaires femmes. Au moins dix ».
Pas de changement donc en termes numérique. Néanmois, les femmes occupent des places de choix dans le nouvel organigramme de la Commission. Outre la ministre des Affaires étrangères italienne, Federica Mogherini (41 ans, groupe PSE), déjà nommée, la semaine dernière, haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l'UE, deux femmes héritent de postes de vice-présidente. La Bulgare Kristalina Georgieva (61 ans, groupe PPE) obtient le Budget et les Ressources humaines et la Slovène Alenka Bratusek (44 ans, groupe des libéraux), qui fut Premier ministre entre 2013 et 2014, hérite de la vice-présidence en charge de l'Union énergétique.
Commerce, industrie, marché intérieur et entrepreneuriat
« Si le candidat français Pierre Moscovici a finalement bien obtenu les affaires économiques, il sera entouré de femmes sur les autres postes de commissaires liés à ce secteur. La Suédoise Cecilia Malmström prend les rênes du commerce, la Polonaise Elzbieta Bienkowska, récupère le marché intérieur, l'industrie et l'entrepreneuriat et la Danoise Margrethe Vestager, la concurrence », indique Le Figaro.
La féminisation de la Commission, créée en 1958, s'avère donc extrêmement lente. Pis, l'institution européenne « n'a compté de femmes dans ses rangs qu'à partir de l'année 1989, dans la deuxième équipe de Jacques Delors, grâce à la présence de la Grecque Vasso Papandreou et de la Française Christiane Scrivener », rappelle Alexandre Léchenet sur Les Décodeurs.
Il faudra donc encore patienter pour voir une Commission paritaire et sans doute plus encore pour qu'une femme accède à la présidence de cette institution présidée par 13 hommes depuis sa création.
Retrouvez l'infographie de la nouvelle Commission européenne sur @EurActiv_FR #TeamJunckerEU http://t.co/11qkITBjTg pic.twitter.com/6qfBA9DxTT
— EurActiv.FR (@EurActiv_FR) 10 Septembre 2014