Députée La République en Marche dans la troisième circonscription de l'Hérault, Coralie Dubost a été mise en cause pour la mauvaise gestion de ses frais de mandats et de ses équipes parlementaires. Une enquête du site Médiapart, prenant appui sur un rapport remis au déontologue de l'Assemblée nationale, révèle notamment des notes de frais de mandat faisant état d'importantes dépenses vestimentaires.
Entre autres, plus de 3 000 euros de dépense de lingerie et vêtements payés avec son avance de frais de mandat, censée couvrir les dépenses liées à l'exercice de son mandat.
Une affaire médiatisée qui a finalement engendré une déclaration de la part de la députée LREM : "Depuis quelques jours, ma personne est visée par des attaques injustes, qui desservent mon groupe politique. Aussi est venu pour moi le temps de me mettre en retrait de la vie politique et de me consacrer à ma famille. Je ne serai pas candidate à ma réélection", a écrit Coralie Dubost dans un communiqué officiel.
Mais cette affaire a également suscité de nombreux commentaires et blagues sur les réseaux sociaux, insistant particulièrement sur la nature des dépenses. Des publications ouvertement sexistes.
Parmi ces commentaires, la mise en avant les achats de lingerie de l'élue, avec évocations graveleuses où ses "petites culottes" sont régulièrement évoquées. On note entre autres une chronique ouvertement sexiste du site Atlantico intitulée "Voulez-vous voir les dessous de Coralie Dubost ?".
"Pourquoi c'est la lingerie qui devient le symbole le plus fort dans cette affaire ? C'est parce qu'on est dans une société hyper sexiste. Les gens font des blagues sur le string d'une députée, tout de même. Il y a un traitement particulier, et des blagues, et une manière de retenir les éléments qui est sexiste, c'est indéniable", a déploré la journaliste à Médiapart Lénaïg Bredoux interrogée par Aufeminin.
On perçoit ici l'inégalité de traitement entre les hommes et les femmes politiques dans le cadre de ce type de scandales. "Le bruit que suscite l'affaire des notes de frais de la députée Coralie Dubost rappelle le silence qui avait suivi celle visant son collègue LREM Jean-Jacques Bridey (qui se faisait rembourser deux fois ses restos). La différence ? Le sexisme ordinaire", analyse sur Twitter la journaliste de Médiapart Ellen Salvi.
Cette opposition entre "bruit" et "silence" en dit également long sur une certaine solidarité masculine en politique, qui ne trouve que peu son équivalent féminin. C'est là la réflexion de la podcasteuse Léa Chamboncel : "On a l'impression que la solidarité est consubstantielle à n'importe quelle organisation sociale alors qu'elle se construit. En politique, la fraternité, elle, est excessivement présente et très structurée, puisque les hommes sont en nombre et que tout a été organisé autour de l'exclusion d'autres parties de la population minorisées. La solidarité leur permet de faire front commun, de se serrer les coudes. A l'inverse, les femmes ont encore du mal à le faire".