En France, le 30 mars au matin, on recense le triste bilan de 2606 morts et 40 174 cas détectés au Covid-19, soit 292 décès et 2599 nouveaux malades en plus en 24 heures. Alors que l'épidémie de cornavirus approche de son pic, beaucoup se demandent si les voies de transmissions se résument uniquement à une contamination dite "manuportée" (des mains au nez, aux yeux ou à la bouche) ou par le biais de gouttelettes projetées par une personne infectée (toux, éternuement, crachat), située à moins d'un mètre de soi. Et si le virus peut se balader dans l'air. Oui et non, expliquent les médecins.
Une étude publiée mardi 17 mars dans The New England Journal of Medicine (NEJM) par les scientifiques des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), de l'université de Californie à Los Angeles et de Princeton, affirmerait la possibilité que le virus puisse rester plusieurs heures sur les surfaces, et suspendu dans l'air pendant trois heures. Prudence, appellent les experts, qui expliquent notamment que les conditions d'observation relayées dans le rapport ne correspondent pas à la vie réelle.
"Ces chercheurs ont créé des particules très petites et très fines qu'ils ont ensuite contaminées avec ce coronavirus", précise Bruno Grandbastien, président de la Société française d'hygiène hospitalière (SF2H), à La Croix. "Et par le biais d'un aérosol, ils ont ensuite diffusé ces particules dans l'air dans une enceinte fermée. Mais dans la vie réelle, ce n'est pas comme avec un aérosol de laboratoire. Quand une personne tousse, éternue ou crache, elle expédie dans l'air des gouttelettes qui ne sont pas aussi fines et petites que celles de l'étude. Il s'agit au contraire de grosses particules portant le virus qui ne restent pas suspendues dans l'air mais tombent rapidement."
Au micro de RTL, Arnaud Fontanet, épidémiologiste, professeur à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique qui conseille le gouvernement, insiste cependant sur l'importance de l'aération des "locaux où peuvent se trouver des cas contaminés". Dans ce cas de figure, il estime qu'on "ne peut pas exclure, notamment lorsqu'on fait des soins sur des patients [...] que des particules virales partent en suspension dans l'air".
Seulement les conditions dans un espace clos où vit une personne infectée sont une fois de plus différentes avec l'extérieur. A l'air libre, dans les rues des villes, des champs ou des villages de France, la contamination aérienne semble exclue. Il est impossible que le virus circule par ce moyen car "les concentrations sont infinitésimales", ajoute Arnaud Fontanet, qui rassure : "Ce n'est pas du tout un risque".
Face aux inquiétudes de la population, et aux rumeurs disséminées notamment sur les réseaux sociaux, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a souhaité mettre les choses au clair. "Fait : le Covid-19 n'est PAS aéroporté", écrit-elle sur Twitter.
Pour illustrer ses propos, l'agence a réalisé une vidéo qui explique de manière concise et ludique, que les gouttelettes expulsées par les personnes infectées, "voyagent" dans l'air sur une distance d'un mètre, avant de tomber sur le sol ou les surfaces présentes. C'est pourquoi il reste essentiel de respecter une distance de sécurité équivalente, ainsi que tous les gestes barrière largement diffusés dans les médias lors des rares déplacements hors de son domicile.
Pour illustrer ses propos, l'agence a réalisé une vidéo qui explique de manière concise et ludique, que les gouttelettes expulsées par les personnes infectées, "voyagent" dans l'air sur une distance d'un mètre, avant de tomber sur le sol ou les surfaces présentes. C'est pourquoi il reste essentiel de respecter une distance de sécurité équivalente (voire deux mètres), ainsi que tous les gestes barrières largement diffusés dans les médias lors des rares déplacements hors de son domicile.