Faut-il avoir "les dents qui rayent le parquet" pour réussir sa carrière professionnelle ? D'après un sondage OpinionWay pour les Éditions Tissot portant sur le cynisme en entreprise, près de la moitié des salariés français le pensent.
Réalisé du 6 au 14 avril 2016 auprès d'un quota de 1060 salariés, il met en lumières les petits arrangements avec la vérité, l'hypocrisie et autres bassesses dont nous nous disons capables pour réaliser nos ambitions professionnelles.
Premier constat émis par l'étude : les Français.es n'ont pas peur de se dire ambitieux.ses. 53% des salariés interrogés n'hésitent pas à valoriser leurs ambitions en se déclarant "prêts à tout pour réussir" (8% sont tout à fait d'accord et 45% plutôt d'accord). Parmi eux, une majorité d'hommes (59% contre 47% de femmes), généralement jeunes actifs (75% des 18-24 ans et 57% des 25-34 ans), CSP- (57%) et issus du secteur privé (59%).
Toutefois, certains sont prêts à mettre en oeuvre des actions pas tout à fait éthiques pour y parvenir.
Si 53% des sondés affirment miser sur la communication autour de leurs réalisations pour obtenir augmentations et promotions, certain.e.s n'hésitent pas à préférer "apparaître comme le ou la bon.ne élève en permanence" pour s'attirer les faveurs de leur hiérarchie (41%) ou à ne pas dire toute la vérité, que ce soit à leurs collègues (30%) ou à leur patron (29%).
Un salarié interrogé sur quatre (25%) déclare quant à lui "dissimuler parfois des informations" à sa hiérarchie pour être mieux vu par celle-ci.
Outre la rétention d'information et autres petits arrangements avec la vérité, les sondés consentent volontiers à user de manipulation et de séduction pour réussir : 22% acquiescent à toutes les idées de leur boss même si elles sont peu pertinentes, 15% à renoncer à la qualité de leur travail et 12% à manipuler les autres, à dénigrer le travail de leurs rivaux (11%) ou à répandre des rumeurs sur eux (9%).
Plus étonnant : outre ces actions plus ou moins éthiques mais plutôt classiques dans le monde de l'entreprise, certain.e.s salarié.e.s n'hésitent pas à jouer la carte de la séduction. 18% d'entre eux admettent ainsi être prêt.e.s à "user de leur charme" et 9% à coucher pour réussir. Et ce sont les hommes qui semblent les moins refroidis par une promotion canapé : 13% des hommes contre 6% des femmes l'ont déjà envisagé. Les jeunes sont aussi moins frileux : 18% des 18-24 ans et 14% des 25-34% pourraient avoir des relations sexuelles pour obtenir une promotion.