Le mondial féminin de rugby s'est ouvert ce 8 octobre en Nouvelle-Zélande. Et les plus observateurs ont pu remarquer une nouveauté qui a fait son apparition sur les terrains : le protège-dents connecté. A l'initiative de la fédération internationale de rugby, la World Rugby, de nombreuses joueuses en sont équipées et le garderont jusqu'à la fin de la compétition, le 12 novembre. Pour quoi faire ? Prévenir les risques de blessure et peut-être même changer les règles du jeu.
Offert par World Rugby, le protège-dents connecté sert plus précisément à étudier les chocs à la tête (souvent les plus dangereux) que peuvent recevoir les joueuses pendant les matches ou en entraînement. Etudiés par l'université néo-zélandaise d'Otago, les résultats seront dévoilés d'ici la fin de l'année. "Nous pourrons ainsi voir avec précision quel type d'impact entraîne quel type de blessure", espère Alan Gilpin, directeur général de World Rugby, auprès de Franceinfo.
Ces protège-dents améliorés fonctionnent grâce à des petits capteurs intégrés, qui enregistrent les mouvements de tête. Les hommes aussi testent ce nouvel objet : 700 clubs amateurs s'en sont équipés, ou, par exemple, le club de rugby professionnel de Clermont. Ils espèrent que les résultats de cette étude participeront à rendre la pratique de cette discipline plus sûre, en adaptant non seulement les règles du jeu, mais aussi les exercices et les séances d'entraînement.
La violence du rugby est un vrai sujet de préoccupation. En 2018, quatre joueurs de moins de 23 ans ont trouvé la mort sur un terrain des suites d'une commotion et une étude réalisée en 2021 par la Fondation Drake établit que 50 % des joueurs de rugby de haut niveau présentent une modification inattendue de leur volume cérébral en raison d'impacts reçus à la tête, au cours de leur carrière.
Afin de replacer la santé au coeur du jeu, World Rugby propose un accompagnement pour la santé mentale de toutes les participantes à la Coupe du monde féminine, les joueuses, mais aussi le staff ou les arbitres. De plus, rapporte Last Word on Sports, le cycle menstruel est maintenant pris en compte par certaines équipes. Objectif : répondre aux demandes des joueuses afin d'adapter leur entraînement pendant cette période, réduire éventuellement leur charge de travail à certaines dates ou aider à gérer l'impact que les règles d'une joueuse peut avoir sur son équipe.