L'ex-président libérien Charles Taylor, reconnu coupable jeudi dernier de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone entre 1996 et 2002, pourrait être condamné à une peine de 80 ans de prison, c'est du moins ce que requiert l'accusation. Un document présenté à la cour spéciale qui juge son cas affirme que « 80 ans d'emprisonnement seraient adéquats » pour cet ancien mandataire, coupable d’avoir mis en œuvre une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leona afin d’exploiter ses diamants.
Ce texte, signé par Brenda Hollis, procureur en chef du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) à la Haye, indique également que cette peine recommandée « est appropriée pour refléter le rôle essentiel que M. Taylor a joué dans des crimes d'une portée et d'une gravité extrêmes.
L'ancien président du Liberia devenait le 26 avril le premier ex-chef d'État condamné par la justice internationale depuis le tribunal militaire international de Nuremberg en étant reconnu coupable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Taylor, qui plaidait non coupable, purgera sa peine en Grande-Bretagne en vertu d'un accord avec le TSSL. La peine à l'encontre de Charles Taylor sera prononcée par les juges le 30 mai au cours d'une audience publique.
Alexandra Gil
Avec AFP
Crédit photo : LiberianNews
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