L'idée est partie d'un constat. Après un sondage réalisé auprès de 1 344 femmes, Auxane Caseiro et Charlyne Kerjean ont réalisé que "60 % d'entre elles soulignent le fait qu'aujourd'hui, aucune protection hygiénique n'est réellement adaptée à l'utilisation féminine et que chaque type de protection implique également des problèmes trop souvent ignorés ou auxquels les utilisatrices ont fini par s'accommoder", détaillent-elles dans un communiqué. 72 % des personnes interrogées n'envisageaient d'ailleurs pas la coupe menstruelle pour des raisons d'inconfort ou de manque de praticité. Elles trouveraient l'objet trop difficile à utiliser, trop contraignant, trop gros ou trop difficile à plier, placer et retirer.
Des obstacles réels que les deux étudiantes de l'UTC, l'Université Technologique de Compiègne, ont voulu adresser. Elles ont donc imaginé un design différent, qui viendrait faciliter l'utilisation de la cup et encourager les concerné·e·s à se tourner vers ce moyen plus respectueux de leur corps et de la planète. D'après The Telegraph, on estimerait ainsi à 100 milliards le nombre de serviettes et tampons jetés dans le monde chaque année. Effrayant.
Pour ce faire, elles ont modifié le modèle classique en lui donnant une taille moins imposante et en le dotant de "faiblesses", expliquent-elles dans un communiqué, des sortes de pliures qui favorisent l'insertion tout comme le retrait. Il suffit par exemple de tirer sur la tige pour l'enlever, sa forme tulipe et son pré-pliage évitant l'effet ventouse des coupes menstruelles ordinaires.
"Nous voulions proposer un produit permettant de diminuer la charge mentale des femmes pendant cette période", lancent Auxane Caseiro et Charlyne Kerjean. "C'est ainsi qu'est née Tuli".
Afin d'offrir davantage de visibilité au prototype et espérer obtenir des financements à sa conception en silicone médicale, pour ensuite le tester en situation réelle, les deux jeunes femmes tentent leur chance aux sélections nationales du James Dyson Award 2020, un prix qui récompense les ingénieur·e·s et inventeur·ice·s en herbe, les invitant à "résoudre un problème par une solution innovante".
C'est avec leur victoire en poche que les deux lauréates espèrent désormais une récompense internationale - et la concrétisation d'un projet dont l'importance est aussi sociétale. Car les deux inventrices l'affirment : avec Tuli, elles souhaitent aussi aider à "casser" le tabou lié aux règles, afin de permettre aux femmes de vivre leurs menstruations plus sereinement, et plus en accord avec leurs convictions écologiques. On applaudit.