Lorsque vous vous réveillez le matin, vous vous ruez sur votre smartphone pour vérifier votre profil Facebook ou votre compte Twitter ? Vous passez des heures connecté au web, et ne vous couchez qu'au petit matin, incapable d'éteindre votre ordinateur ? Peut-être serez-vous alors intéressé par le programme de désintoxication proposé par un hôpital de Pennsylvanie, aux États-Unis.
Considérant que le web est une drogue comme les autres, le Bradford Regional Medical Center a en effet décidé d'ouvrir, dès le 9 septembre prochain, un service pour désintoxiquer les cas les plus sévères de cyberdépendance. Dirigé par le Dr Kimberley Young, qui a présenté en 1996 une thèse sur l'addiction au web et aux jeux vidéo devant l'American Psychological Association, le programme a été conçu pour ceux dont l'addiction à Internet empêche de vivre normalement. Il pourra accueillir jusqu'à quatre cyberdépendants qui, durant dix jours, seront totalement coupés d'Internet. Comme pour les accros à la drogue ou à l'alcool, les soins débuteront par un sevrage choc de 72 heures, durant lesquelles les patients n'auront accès à aucun écran. Ils seront encadrés par des psychologues, qui évalueront leur niveau de dépendance, et assisteront enfin à des groupes de parole.
Interrogée par Fox News, le Dr Young explique : « L'addiction à Internet dans ce pays est peut-être plus répandue que l'alcoolisme car, contrairement à l'alcool, Internet est gratuit, légal, et ne fait pas grossir. » La digital detox a toutefois un prix : 14 000 dollars (soit 10 000 euros) pour 10 jours de rehab, non pris en charge par l'Assurance Maladie.
Premier centre de soins de ce genre à ouvrir aux États-Unis, le Bradford Regional Medical Center n'est pourtant pas le seul établissement à accueillir des cyberdépendants. Au Japon, les cliniques et autres camps pour les accros au web ont fleuri ces dernières années, avec un objectif : répondre aux demandes de plus en plus importantes de parents qui souhaitent désintoxiquer leurs enfants d'Internet, et plus précisément des jeux de rôle en ligne. Selon les derniers chiffres émis par les autorités nippones, ils seraient plus de 518 000 jeunes, lycéens pour la plupart, à être pathologiquement accros à Internet.
Et en France, qu'en est-il ? Selon un récent sondage Ifop pour l'Observatoire Netexplo, 73% des internautes ont déclaré ne plus pouvoir se passer d'Internet. Reste à savoir si cette place qu'occupe désormais Internet dans nos vies est synonyme d'addiction ou non. Pour le savoir, vous pouvez faire le test en ligne du Dr Kimberley Young.
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