Dans un article publié dans le Journal of Medical Ethics, une revue scientifique américaine, deux gynécologues proposent qu'au lieu d'interdire les excisions, les pays où cette mutilation génitale est solidement ancrée pratiquent des opérations plus légères.
Leur argument ? Ces excisions "minimales" permettraient aux familles de respecter la culture de leur pays tout en protégeant les filles du danger pour la santé que représentent les mutilations des parties génitales telles qu'elles sont pratiquées généralement.
"Nous ne disons pas que les interventions sur les organes génitaux de la femmes sont souhaitables, mais plutôt que certaines interventions devraient être tolérées par des sociétés libérales", écrivent les deux gynécologues de Cleveland, dans l'Ohio, dans le Journal of Medical Ethics.
Ces derniers estiment en effet que deux types d'excision a minima devraient être acceptés : les opérations qui n'ont pas de conséquences sur l'apparence et le fonctionnement du sexe féminin et celles qui n'ont qu'un effet léger sur leur apparence sans menacer les capacités de reproduction ou d'épanouissement sexuel des femmes. Et ceux-ci de comparer ces excisions légères aux circoncisions, qui sont très répandues aux Etats-Unis pour des raisons médicales.
La publication de cet article en début de semaine a provoqué un tollé au sein de la communauté médicale américaine ; plusieurs médecins ont condamné cette proposition d'autoriser les excisions "minimales" au nom de la pratique culturelle, ajoutant que la circoncision elle-même devrait être remise en cause, ou du moins pratiquée sur des enfants en âge de donner leur consentement.
A titre de rappel, l'excision consiste en l'ablation totale ou partielle des parties génitales externes (clitoris, petites et grandes lèvres). Elle est pratiquées sur des fillettes parfois très jeunes pour des raisons culturelles et religieuses principalement dans des pays d'Afrique.
Près de 200 millions de femmes et de filles dans le monde sont victimes d'excisions au nom de la tradition d'après un rapport de l'ONU. Mais de plus en plus de pays renoncent progressivement à cette pratique.