C'est la dernière provocation en date de Dieudonné. Mercredi 17 juillet, l’humoriste controversé s’est rendu à la maison centrale de Poissy (Yvelines) vêtu d’une robe de mariée. Il devait assister en tant que témoin au mariage des deux détenus que sont Alfredo Stranieri, surnommé « le tueur aux petites annonces », et Germain Gaiffe, auteur de l’assassinat en 1997 d’un homme dont le corps avait été retrouvé découpé en morceaux. À leurs côtés, le terroriste Carlos, dans le rôle du deuxième témoin.
— Dieudonné Mbala (@MbalaDieudo) July 17, 2013
Au mariage des deux tourterelles !! #quenelle #MariagePourTous #maisoncentraledepoissy pic.twitter.com/4Qla0v56K2
Habitué des provocations, Dieudonné a donc publié une vidéo tournée avant et après la cérémonie, dans laquelle s'exprime Frédérik Bernard, le maire socialiste de Poissy qui a célébré l’union. « Je suis représentant de la loi de la République. Le procureur autorise le mariage, je marie. Après, chacun a droit d'avoir [ses] idées », a-t-il indiqué. Il explique ainsi avoir « assumé la stricte application » de la loi sur le mariage pour tous « dans une parfaite impartialité morale avec la force et la conscience tranquilles de [ses] convictions républicaines ». Il a par ailleurs expliqué qu'il tenait à « assumer » lui-même l'application de la nouvelle loi sur le mariage pour tous. « Je l'assume (...) sans aucune inclinaison à lier l'exercice de mes responsabilités publiques, ni à une quelconque communication tapageuse, ni à une recherche d'audience inconvenante à l'égard du caractère intime de cette cérémonie. Je n'ai aucune prévention à l'encontre de toute contribution au bonheur de mon prochain, pour peu qu'elle ne lèse en rien celui d'autrui. »
La cérémonie terminée, Dieudonné a à son tour fait part de ses commentaires : « La loi sur le mariage pour tous a ouvert la porte au grand n'importe quoi ». Selon l'humoriste qui avait, en mars dernier, qualifié le mariage gay de complot sionniste, les jeunes mariés envisageraient maintenant d'adopter un codétenu.
Pour le syndicat Ufap-Unsa-Justice, il s'agit d'une « volonté de faire du buzz », c’est « un non-événement ».
Alfredo Stranieri, 56 ans, a été condamné en 2003 à la prison à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, pour le meurtre de deux couples de restaurateurs. Germain Gaiffe, 45 ans, a quant à lui été condamné la même année à trente ans de réclusion criminelle, pour l'assassinat en 1997 d'un commerçant de Montauban (Tarn-et-Garonne) dont le corps avait été retrouvé découpé en morceaux.
En 2010, les codétenus revendiquaient la paternité de Zohra Dati, la fille de Rachida. Tous deux avaient envoyé deux lettres à l'ex-Garde des sceaux, exigeant un droit de visite de sa fille, joignant chacun une « déclaration de paternité ». Le tribunal correctionnel de Versailles les avait alors condamné en décembre 2011 à quatre mois de prison supplémentaires.
Elodie Cohen Solal
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