Le vent tourne pour Donald Trump. Alors que le candidat milliardaire, présenté comme le grand favori des primaires républicaines, vient d'essuyer une cinglante défaite dans l'Iowa face à Ted Cruz, le voilà en plus sous le coup d'une plainte pour discrimination sexuelle de la part d'une de ses anciennes employées.
Jeudi 28 janvier, Elizabeth Mae Davidson, 26 ans, a déposé plainte auprès de la Commission des droits civils de Davenport au motif que les femmes étaient moins bien payées que leurs homologues masculins. Dans une interview, elle a notamment détaillé ses accusations : déclarée à temps partiel parce qu'elle effectue en même temps un travail de juriste, la jeune femme affirme être payée 2 000 dollars par mois tandis que les hommes sont payés 3 500 à 4 000 dollars même si eux aussi exercent une autre profession en parallèle.
Licenciée le mois dernier pour avoir vivement critiqué l'organisation de la campagne de Donald Trump dans la presse, l'ex-salariée a également indiqué que les hommes étaient régulièrement invités à planifier des événements et à prendre la parole lors des rassemblements, tandis que ses demandes avaient toutes été rejetées. À ces accusations de discrimination sexuelle s'ajoutent celle du harcèlement. Elizabeth Mae Davidson raconte que lors d'un rassemblement l'été dernier, Donald Trump lui aurait lancé, ainsi qu'à une autre jeune volontaire qu'avec de tels regards, elles "pourraient causer beaucoup de dégâts".
Contacté par The New York Times, Donald Trump a nié toute forme de harcèlement sexuel envers ses employées féminines. "Cela n'est pas la pire chose qui pouvait être dite. Mais je ne l'ai pas dit, ça ne fait pas partie de mon vocabulaire", a déclaré le candidat républicain en guise de défense. Il a cependant refusé d'évoquer les allégations de discrimination.
Toujours dans sa conversation avec le journaliste du New York Times, Donald Trump a déclaré ne pas connaître Elizabeth Mae Davidson mais, après avoir vérifié auprès de son équipe, a affirmé qu'elle était une employée médiocre. "Mes collaborateurs m'ont dit qu'elle avait fait un travail terrible [...] Ce sont des gens très biens, des gens de l'Iowa. Elle a été congédiée pour une raison. Elle aimerait revenir dans la campagne, mais ils ne veulent pas d'elle. Je ne sais pas qui elle est. Je n'en ai aucune idée."
Très remonté après le quotidien, Donald Trump a déclaré que leur sollicitation d'interview pour relater l'affaire un jour avec le caucus en Iowa était "une honte".
Ce ne serait pas la première fois que Donlad Trump ferait preuve de misogynie. Régulièrement épinglé pour ses sorties sexistes, le milliardaire a refusé la semaine dernière de participer au débat entre les candidats à la primaire républicaine sur FOX News sous prétexte qu'il avait été "mal traité" par la journaliste Megyn Kelly. Pourtant, c'est lui qui s'était montré d'une grossièreté sans nom en août dernier lorsqu'il avait déclaré à son propos que "du sang qui sortait de ses yeux, du sang qui sortait d'elle... de partout", en faisant une référence à peine voilée aux menstruations féminines.