Selon le journal Libération, un décret du gouvernement va bientôt permettre aux personnes qui n'ont pas encore d'enfants de faire don de leurs gamètes. Cette disposition de la loi de bioéthique de 2011 était restée lettre morte, jusqu'à ce que la Ministre de la santé décide de s'en emparer et de la remettre au goût du jour.
L'objectif de cette mesure est simple : réduire la pénurie en France. En 2013, 2600 couples étaient ainsi en attente de gamètes dans le cadre d'une procréation médicalement assistée (PMA). Une nouveauté figure dans ce décret : les personnes qui font don de leur ovocytes ou de leurs spermatozoïdes pourront conserver une partie des gamètes pour leur propre usage pendant plusieurs années.
Le Conseil d'état avait jusqu'à présent freiné par peur que les femmes ne soient tentées de congeler leurs ovocytes afin de pouvoir privilégier leur carrière et enfanter plus tard. Devant l'impossibilité de stocker ses ovocytes en France par convenance, de plus en plus de femmes se rendent à l'étranger afin de mettre de côté des gamètes pour plus tard. Aux Etats-Unis, Facebook et Apple ont proposé en 2014 à leurs employés de financer la vitrification de leurs ovocytes afin de leur permettre de faire carrière sereinement en déjouant leur horloge biologique.
Afin de préserver la notion d'altruisme potentiellement qui doit présider au don de gamètes, le décret prévoit que les donneuses puissent conserver la moitié de leurs ovocytes, et si leur nombre n'est pas suffisant, elles ne pourront pas en garder pour leur propre usage. Une manière de s'assurer que le don d'ovocytes reste avant tout un geste altruiste malgré la compensation dont bénéficieront désormais les donneuses.