Christophe, 39 ans n'a pas vu ses enfants depuis deux ans, Antonietta, 43 ans n'a plus la garde de son fils, et Maxime habite a plus de 400 km de sa fille, qu'il voit une fois tous les 15 jours. Installés pendant près de 36 heures sur un échafaudage la cathédrale d'Évreux (Haute-Normandie), tous trois ont réclamé ce week-end des droits de garde plus importants. Déployant une banderole sur laquelle était écrit : « Stop à l'injustice familiale », « Respect des droits de l'enfant », « Papa = maman Égalité Parentale », ces parents séparés ou divorcés ont souhaité alerter le public sur leur situation et dénoncer une justice trop « laxiste » à leur goût sur la question.
« Nous faisons cette action pour l'égalité parentale, pour le droit d'aimer et d'éduquer nos enfants », a commenté Christophe Sontag, redescendu de la cathédrale dimanche vers 17 heures. « Mais on veut aussi que les parents qui ne présentent pas l'enfant soient sanctionnés », a-t-il précisé. Évoquant sa situation, Christophe Sontag affirme être « privé » de ses deux enfants « depuis deux ans », malgré une décision de justice lui octroyant leur garde un mercredi et un week-end sur deux, ainsi que pendant une partie des vacances scolaires. Il aurait ainsi déposé 30 plaintes restées sans réponse contre la mère de ses enfants
Cette action, elle, n'est pas restée sans soutien. Un habitant de Caen qui n'aurait pas vu ses enfants depuis 5 ans, est venu dormir au pied de la cathédrale dans la nuit de samedi à dimanche. Mgr Christian Nourrichard, l'évêque du diocèse, est venu lui aussi rendre visite aux manifestants. « J'ai rencontré des gens désespérés, a-t-il expliqué. Il est tout à fait normal que des parents puissent rencontrer leurs enfants. J'ai bien entendu leurs plaintes, il ne s'agit pas de s'immiscer dans le domaine de la justice mais de les soutenir pour que leurs dossiers soient regardés de près avec humanité. » Avant d'ajouter : « Je ne peux leur donner ma bénédiction, car on ne peut n'importe comment et n'importe où occuper les cathédrales, mais je les comprends. »
Les trois manifestants, qui se sont rencontrés sur les réseaux sociaux, n'ont pas revendiqué d'appartenance à une association. Néanmoins le procédé reste semblable à celui initié par Serge Charnay et les pères nantais en février dernier.
Voir l'interview de Christophe Sontag sur France 3 :
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