"Les filles et les garçons doivent être libres de trouver leur bonheur dans ce qui les passionne, car c'est la meilleure façon d'être bien formés, et qu'ils grandissent jour après jour sur de bonnes bases", signe Edinson Cavani, le meilleur butteur de l'histoire du Paris Saint-Germain (PSG) qu'il a récemment quitté, dans un message WhatsApp destiné à l'Agence France-Presse.
Celui qui est resté confiné cinq mois en Uruguay, son pays d'origine, à cause de l'épidémie de Covid-19, s'illustre depuis quelques jours dans un clip singulier. Pendant une minute, on le voit s'entraîner auprès de danseurs classique professionnels, sur la scène de l'Auditorium Adela Reta, à Montevideo, la capitale.
"Cela a été une expérience incroyable !", s'enthousiasme-t-il. "Les danseurs m'ont expliqué comment faire les pas et quand je les regardais, j'étais vraiment admiratif. La danse est quelque chose de merveilleux". Il raconte d'ailleurs que son intérêt pour le ballet est venu de sa femme, Jocelyn Burgardt : "Mon épouse est passionnée de danse (...) À Paris, nous sommes allés voir des ballets que nous avons beaucoup aimés."
Cette vidéo, réalisée en collaboration avec l'Ecole nationale de formation artistique (ENFA), est destinée à promouvoir la discipline auprès des garçons en Uruguay, et à lutter contre les clichés sexistes qui l'entourent. "Je ne suis pas d'accord avec cette idée que les garçons ne doivent jouer qu'au football", insiste l'athlète. Car là-bas, si seulement un quart des enfants inscrits toutes catégories de danse confondues sont des petits garçons, le chiffre chute quand il s'agit de la danse classique, avec 148 filles pour 12 garçons.
Pour Natalia Sobrera, la directrice de l'ENFA, le problème vient d'un manque de soutien de l'entourage, parfois même au sein de la famille des élèves. Ce qui influe sur le nombre d'inscrits, mais aussi encourage les abandons. "Il y a tout ce qui a à voir avec la pression du groupe", livre-t-elle aux journalistes de l'AFP. "Il y a de nombreux garçons qui cachent leurs chaussons de danse, même parfois à leur propre père".
Et c'est justement ce qu'espère changer la responsable. Car elle l'explique, pour les enfants, il n'y a aucun préjugé, "c'est une expérience corporelle, où on acquiert des habitudes de mouvement, comme au football". Pour les adultes en revanche, "il faut travailler sur cette construction du genre", montrer que la danse, et de surcroit classique, "n'a rien à voir avec une question de masculinité".