Si vous avez déjà été collé·e au cours de votre scolarité, vous vous souvenez probablement des tâches ingrates que vous avez dû effectuer, comme trier des dossiers, recopier des lignes, ou même rester assis·e sur votre chaise en attendant péniblement que le temps passe.
Bref, des activités barbantes, censées dissuader les écoliers récalcitrants de réitérer leurs écarts de conduite, sous peine de mourir d'ennui et de perdre un temps précieux qu'ils pourraient passer avec leurs amis ou consacrer à leurs loisirs.
Mais cette méthode est-elle vraiment efficace ? Ne serait-il pas plus judicieux de mettre ces heures à profit en leur proposant une activité pédagogique ? C'est en tout cas le point de vue du collège REP, (Réseau d'éducation prioritaire) Pierre Mendès-France, situé dans le 20e arrondissement de Paris.
Depuis deux ans, l'établissement qui dispose d'une ferme urbaine gérée par l'association Veni Verdi propose aux élèves collés de venir faire leurs heures de retenue au milieu de ce coin de verdure. Pendant ces heures de colle, pas besoin de stylo ni de cartable, mais à la rigueur, d'une bonne paire de gants de jardinage.
Encadrés par des salariés de l'association Veni Verdi, les élèves s'approprient les 4500 m2 de la ferme urbaine, composée d'un poulailler, d'un potager et d'arbres fruitiers. Au programme de ces "corvées jardinage" : entretien du potager, travail de la terre, soin aux poules...
Au-delà des heures de colle, tous les collégiens de l'établissement peuvent se porter volontaires pour participer à la vie de la ferme urbaine de leur école. Une expérience enrichissante présentée comme une solution d'apprentissage pour des élèves en décrochage scolaire.
"L'exclusion n'est pas une solution. C'est toujours mieux d'avoir un dispositif qui permet en plus un temps éducatif", explique au Figaro Nathalie Couégnas, principale adjointe du collège Pierre Mendès-France.
En plus de redonner confiance aux élèves qui ne se sentent pas valorisés dans les programmes scolaires classiques, ces séances de jardinage peuvent faire naître des vocations chez certain·e·s. Comme le mentionne l'article du Figaro, certains élèves qui ont participé à ces activités de jardinage souhaitent désormais se lancer dans une carrière de paysagiste ou de maraîcher.
Une belle initiative qu'on aimerait voir se propager dans d'autres établissements scolaires de l'Hexagone.