Cinq jours après le déplacement des Egyptiens aux urnes, le résultat du scrutin se fait encore attendre. Cette prorogation n’a fait qu’encourager des milliers de manifestants, qui se sont retrouvés jeudi soir sur la place Tahrir au Caire, un endroit plus qu’emblématique suite à la récente révolution qui a mis fin à l’ère Moubarak. Réunis à l’appel des Frères musulmans (qui revendiquent la victoire de leur candidat Mohamed Morsi), la foule chante pour dénoncer le report des résultats électoraux.
Les Egyptiens interprètent ce retard comme une stratégie de l’armée pour essayer de conserver le pouvoir ; ils exigent également l’abrogation d’une déclaration constitutionnelle réalisée dimanche par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui donne provisoirement aux généraux le pouvoir législatif, ce qui affaiblit les vraies facultés du futur chef de l’Etat.
L’Egypte est en effet habituée aux fraudes électorales depuis 1952, année où l’armée s’est emparée du pouvoir, et les Frères musulmans sont persuadés que la commission électorale est constituée de magistrat désignés durant l’ère Moubarak. De son côté, Ahmed Chafiq, dernier chef de gouvernement d’Hosni Moubarak et candidat à la présidence, se déclare « vainqueur légitime » et dénonce une manipulation médiatique des élections.
Alexandra Gil
(Source : lenouvelobs.fr)
Crédit photo : AFP
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