Il était abattu, assis sur le terrain, l'air dans le vague, tentant de digérer tant bien que mal cette amère défaite aux tirs au but (3-3 puis 4-2) face à l'Argentine. Et cela après une Coupe du monde qu'il aura éclaboussé de son talent. Kylian Mbappé avait besoin de ce temps, seul. Mais le président Emmanuel Macron en a décidé autrement. Celui qui déclarait toute honte bue il y a encore quelques semaines que "le sport n'était pas politique" (soutenant la décision controversée du capitaine des Bleus Hugo Lloris de ne pas porter le brassard inclusif One Love) est venu percer avec fracas la bulle du champion.
L'agrippant avec insistance, le manipulant tel une vulgaire marionnette à sa disposition et sans se soucier du ressenti (et du consentement) de Kylian Mbappé, Emmanuel Macron a joué au pater familias, au coach, au collègue devant les objectifs. Sauf qu'il n'est rien de tout cela. Et que sa présence intrusive et déplacée parmi les joueurs sur le terrain est apparue pour le moins inappropriée en pareilles circonstances. Un moment historique où s'entrecroisaient perdants et gagnants et où il n'avait rien à faire.
Mais le chef de l'Etat a insisté, encore et encore. Il a de nouveau agrippé Kylian Mbappé lors de la remise de sa médaille, ne tenant pas compte du langage corporel assez explicite du champion, qui tentait de s'échapper de son étreinte oppressante de boa constricteur politique.
Ce grand moment de malaise a frappé les téléspectateurs qui s'en sont saisi sur les réseaux sociaux, moquant l'attitude fébrile du président et ne manquant de détourner son "pep talk" lunaire.
Emmanuel Macron espérait faire un coup de com', cherchant à créer des photos émouvantes qui le dévoileraient en "père de la Nation" réconfortant le symbole Mbappé : le voilà transformé en mème. Ballot.