Depuis huit jours, Jacqueline Tiarti ne s'alimente plus. Elle a entamé une grève de la faim pour sa fille autiste âgée de sept ans, Mélissa. Depuis deux ans et demi, elle demande à ce que cette dernière soit prise en charge par le Service d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad), en vain. La fillette est toujours sur liste d'attente.
Pour se faire entendre, cette mère de famille, qui refuse les soins psychanalytiques proposés par les médecins, a donc décidé de mettre sa santé en danger. « Les enfants sont surmédicalisés et végètent toute la journée, alors qu'ils ont besoin d'être stimulés et de travailler leur autonomie », a-t-elle expliqué à Ouest France, faisant référence à l'approche psychanalytique de l'autisme, qui ne fait d'ailleurs pas l'unanimité. « La psychanalyse considère que l'autisme est une psychose, un choix inconscient, et culpabilise les parents. Elle ne donne pas d'outils de communication aux enfants », estime quant à elle Danièle Langloys, Présidente d'Autisme France.
Jacqueline Tiarti a dû abandonner son travail en 2008 pour s'occuper de sa fille. Depuis, elle a eu recours à des psychologues libéraux, spécialisés dans les études comportementales. Mais si cette méthode a eu un « effet très bénéfique », elle demeure cependant très onéreuse. « Pour une bonne prise en charge, il faut compter 2 500 euros par mois », déplore-t-elle. Problème, l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé qu'elle touche ne s'élève qu'à 600 euros mensuels. Une motivation supplémentaire pour cette mère de famille qui a décidé de raconter son combat sur une page Facebook dédiée.
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