« C'est une victoire pour l'Ouganda. Je suis heureux que le Parlement ait voté contre le mal », s'est félicité David Bahati, député à l’origine du texte. Une clause, qui n’a finalement pas été adoptée, rappelle le même député, prévoyait initialement que la peine de mort soit appliquée dans certains cas, comme pour une personne étant surprise pour la seconde fois au cours d’un acte homosexuel, si l’un des partenaires était mineur ou encore porteur du sida.
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Cette nouvelle législation fait donc monter d’un cran la pression à l’encontre des homosexuels ougandais, en durcissant des peines qui existaient déjà dans le pays, et en criminalisant la « promotion publique de l’homosexualité » - ce qui inclut aussi les discussions entre militants. Outre cet arsenal législatif, les homosexuels en Ouganda, société où le christianisme est extrêmement vivace, sont tenus responsables de l’épidémie du sida qui ravage toujours le pays - et sont fréquemment menacés, violentés, si ce n’est pas tout simplement assassinés.
Dans ce contexte, le pays fait montre de peu de volonté quand il s'agit de suivre le plan 2011-2015 de l'OMS de lutte contre l'épidémie de Sida.Une situation d'autant plus surprenante que le pays était considéré jusqu'à la fin des années 1990 comme un champion de la lutte contre le virus sur le continent. Celui-ci prévoit, entre-autres d'augmenter la distribution de préservatifs, les moyens et l'offre de dépistage ou encore l'accès aux traitements. Et si l'épidémie continue de prendre de l'ampleur, la persécution anti gay continue, comme en 2011, lorsqu'un militant gay, David Kato, avait été sauvagement poignardé après la publication d’un poster, intitulé « Pendez-les ! ». On pouvait y voir, entre-autres, sa photo, son adresse…
L’Union Européenne a de son côté « regretté » l’adoption d'une telle loi. Et Catherine Ashton, chef de la diplomatie des 27, d’ajouter que le pays doit coûte que coûte « faire respecter le principe de non-discrimination ». Même condamnation du côté d’Human Rights Watch et Amnesty International qui ont également dénoncé une « grave violation des droits de l'homme ».