Et si on initiait nos tout-petits à l'approche Montessori ? Une pédagogie éducative de renommée mondiale, inventée par le docteur Maria Montessori au début du 20e siècle et qui considère que dès sa naissance, l'enfant est un individu complet qui ne demande qu'à explorer le monde, à goûter à sa liberté et à s'épanouir. Charlotte Poussin, éducatrice Montessori AMI vient de publier un ouvrage intitulé "Montessori de la naissance à 3 ans apprends-moi à être moi-même" aux éditions Eyrolles dans lequel elle nous délivre conseils et activités d'éveil à mettre en place à la maison pour que notre bébé soit serein, autonome, confiant et heureux. Car, comme le souligne l'auteure, "parmi les initiatives que nous prenons avec les meilleures intentions du monde, certaines sont positives, d'autres sont en revanche néfastes car elles se substituent à la volonté de l'enfant et freinent son développement au lieu de le stimuler". Des clés essentielles donc, d'autant que comme le dit Maria Montessori dans son livre "L'Education et la Paix" : "Rien ne peut être réalisé dans le monde de l'adulte qui n'ait d'abord été réalisé dans le monde de l'enfant".
La première ligne de conduite que les parents doivent adopter consiste d'après Charlotte Poussin à montrer le bon exemple : "Pour avoir une bonne influence sur le jeune enfant, le secret est de lui montrer l'exemple. Il absorbe nos attitudes, nos façons de faire et de parler. Il apprend ce qu'il peut faire ou pas en nous regardant vivre. (...) En montrant le bon exemple, nous avons une meilleure influence qu'en répétant indéfiniment les consignes", explique l'éducatrice Montessori dans son ouvrage.
Pour l'aider à s'épanouir pleinement, il faut aussi apprendre à connaître et à respecter la personnalité de notre tout-petit nous dit l'auteure : "Accepter l'enfant tel qu'il est, c'est renoncer à l'enfant dont on avait rêvé, c'est faire le deuil de l'enfant modèle que l'on s'imaginait (...) L'accepter ainsi, c'est l'aider à s'accepter lui-même. Le respecter, c'est lui permettre de se respecter. Reconnaître son individualité et sa personnalité, c'est l'aimer. L'amour inconditionnel lui permet de grandir et de s'épanouir. (...) Respecter l'enfant, c'est aussi bien communiquer avec lui, c'est l'écouter et savoir se faire écouter" en favorisant l'expression des sentiments et des émotions. (...) Tous les sentiments sont acceptables, ce sont les comportements qui peuvent être inacceptables."
Dans la pédagogie Montessori, le principal rôle des parents est celui d'accompagnateur "en apprenant à l'enfant à cheminer vers la liberté en l'éduquant au choix". Et notamment en l'exerçant à choisir entre deux jouets, deux yaourts, deux pantalons. Le rôle des adultes est aussi de "guider l'enfant vers des activités construites qui ont un but, afin de l'inciter à développer son mouvement, ses sens, son langage et son sens social (...) L'inciter à agir, d'une part, et ne pas l'interrompre lorsqu'il agit de façon spontanée et constructive, d'autre part". Selon l'éducatrice Montessori : "Notre mission est de les accompagner vers eux-mêmes, c'est-à-dire de les aider à devenir eux-mêmes."
"Plutôt que de passer sa vie à dire non au tout-petit, organisons l'espace pour qu'il puisse dire oui à la vie !", suggère l'auteure. Il s'agit donc de "favoriser ses déplacements en lui offrant un espace sécurisé et confortable, en lui mettant des habits dans lesquels il est à l'aise, pour qu'il puisse bouger librement et amplement". Lui installer un tabouret, une chaise, une commode, un miroir à sa taille, un lit bas dont il puisse s'extirper librement, une étagère fixée à sa hauteur et dans laquelle seront rangés ses livres et des caisses où se trouvent ses jouets l'aideront également à se sentir libre et indépendant, en toute sécurité.
"Aménager l'environnement de l'enfant, c'est le faire évoluer en fonction de toutes les étapes de son développement. Le but de cet aménagement évolutif de la maison est que l'enfant soit toujours à l'aise (...) qu'il se sente 'chez lui' et non pas comme un intrus dans un monde d'adultes". Cela lui permettra de développer "sa confiance en soi et son autonomie".
... et sans forcément de jouets car ainsi que le constata Maria Montessori dans ses écoles, "les enfants ont tendance à les délaisser au profit d'objets réels et de situations de la vie courante." Elle pensait ainsi que ces derniers recouraient à des jouets "faute de mieux". En effet, "l'enfant est surtout attiré par ce qui lui permet de s'adapter au monde". L'idée est donc de proposer aux petits "des jeux qui l'aident, qui ont un sens." De même, l'enfant apprécie également, dès qu'il le peut, de participer aux gestes de la vie quotidienne tel que contribuer à son habillage, à sa toilette, mettre ses vêtements dans le panier à linge, se moucher, déballer les courses, aider en cuisine, mettre la table, tenir ses couverts, arroser les plantes. Et tout ceci favorise son autonomie.
Côté "jouets" l'approche montessorienne mise sur des objets stimulants les sens. Ainsi, les mobiles et objets suspendus jouent un rôle important pour stimuler la vue dès les premières semaines du bébé. Chansons, bruitages avec la bouche, instruments musicaux sensibiliseront ses oreilles aux différents bruits et sons quand hochets (munis de grelots), boîtes à encastrements et autres balles de préhension (que ses petites mains pourront facilement agripper) stimuleront son toucher et sa motricité.
Montessori de la naissance à 3 ans, apprends-moi à être moi-même, de Charlotte Poussin aux Editions Eyrolles, 16.90 euros