Les derniers chiffres du Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane) sont édifiants : si l’épisiotomie – une incision du périnée facilitant la sortie du bébé – est largement répandue lors de l’accouchement (elle concerne 3 femmes sur 4), son encadrement demeure flou. Les femmes qui la subissent ne sont que 15% à avoir donné leur consentement préalable.
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Ces chiffres, collectés en étudiant quelques 9783 accouchements depuis 2010, pointent du doigt une association entre péridurale et épisiotomie. L’intervention est douloureuse : d’après l’étude du Ciane, 75% des femmes qui en subissent déclarent en avoir souffert, pendant plus d’une semaine pour 61% des cas. Les douleurs périnéales post-partum s’en trouvent augmentées. Le Ciane appelle à une meilleure information des femmes, invoquant la loi du droit des patients qui stipule qu’ « aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne ».
L’épisiotomie permet d'éviter les déchirures graves du périnée, et sur le papier, permettrait de limiter les incontinences urinaires et fécales liées à l’accouchement. En pratique, l’utilité de l’intervention chirurgicale n’est pas démontrée. Pire encore : chez les femmes ayant subi une épisiotomie, le périnée est plus faible après la naissance. Des cas de complications existent, en cas d’infection de la région suturée.
L’épisiotomie demeure cependant nécessaire dans certains cas. En cas de naissance prématurée, le bébé est plus fragile et l’incision du périnée permet de le laisser passer sans risquer d’heurter sa tête. Pour les gros bébés, une épisiotomie est également préconisée, pour éviter toute déchirure naturelle. Les sportives et les femmes en surpoids sont aussi concernées.
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