En janvier dernier, l'État islamique publiait un manifeste résumant les règles auxquelles les femmes doivent se plier. Mariage, port du voile, accès limité à la connaissance... Le groupe terroriste détaillait le quotidien inhumain des femmes amenées à vivre selon ses préceptes. Mercredi 15 juillet 2015, l'organisation est allée plus loin en dévoilant, dans un reportage photo, les affichages religieux qu'elle installe dans les rues de Syrte, une ville située sur la cote nord de Libye, tombée fin mai aux mains des hommes du califat auto-proclamé.
L'une des affiches exhibées par les djihadistes (photo ci-dessus) dresse ainsi la liste des règles à respecter en matière de code vestimentaire islamique à destination des femmes. Baptisée "Attributs du voile islamique", le document énumère sept caractéristiques d'un voile considéré comme approprié selon l'État islamique. Des obligations qui se veulent suffisamment générales pour permettre au groupe terroriste d'apprécier la conformité d'une tenue au cas par cas.
Selon le site Memri, qui rapporte l'information, les attributs du voile tel que conçu par Daesh sont les suivants :
1) il doit être épais et non transparent
2) il doit être lâche
3) il doit recouvrir l'ensemble du corps
4) il ne doit pas être élégant
5) il ne doit pas ressembler aux tenues des hommes ou des femmes infidèles
6) il ne doit pas être attrayant ou attirer l'attention
7) il ne doit pas être parfumé
Si l'information fait désormais le tour des médias, le site Memri, qui se présente comme "L'observatoire du Moyen-Orient", rappelle qu'une affiche similaire avait été déployée dans la ville de Mossoul, en Irak en avril dernier (voir ci-dessous). Le cliché, similaire à celui dévoilé par ce nouveau reportage photo, avait alors circulé sur le web. La photo présentée le 15 juillet ne permet toutefois pas d'en établir la provenance exacte, la seule indication mentionnée étant "Syrte, juillet 2015".
Si l'affiche et son contenu présentés dans ce reportage sont bel et bien réels, il convient de prendre l'information avec prudence. Plusieurs médias ont en effet, par le passé, souligné le manque d'impartialité du site Memri.
Selon plusieurs ONG, quelque 5 000 femmes et enfants seraient actuellement détenus comme esclaves sexuels dans les régions de Syrie et d'Irak passées sous le contrôle de Daesh.