Candidate au Sénat de l'État du Minnesota, Erin Maye Quade a fait l'objet d'une surprenante médiatisation lors d'une séquence très relayée : en plein discours, la démocrate a eu... des contractions. Et ce au cours de la convention de son parti. Elle a finalement dû suspendre non seulement sa prise de parole, mais également sa campagne... pour aller à l'hôpital afin d'accoucher.
Effectivement, en dépit de cette situation alarmante (et visible) pour la candidate en fin de grossesse, la convention de son parti n'avait pas été repoussée pour autant, et ce malgré les demandes de son directeur de campagne. "Ils n'ont pas pensé à exiger le report de la convention alors que, vous voyez, elle a quand même dû se rendre à l'hôpital pour accoucher", déplore à ce titre une journaliste sur Twitter.
Plus encore, Erin Maye Quade aurait eu à s'isoler régulièrement des débats politiques (et des regards) pour affronter la douleur des contractions tout au long de cette journée. Et ce dans la plus grande indifférence. On ne peut guère mieux démontrer le mépris que doivent affronter les femmes en politique.
S'exclure des débats, suspendre sa campagne, retirer sa candidature de la course au Sénat... On croit rêver lorsque l'on découvre tout ce qu'Erin Maye Quade, enceinte de son premier enfant, a dû finalement faire en une seule journée afin d'accoucher, ignorée de tous ses confrères. "Nous n'étions pas sûrs qu'elle allait s'en sortir", témoigne sobrement son directeur de campagne, Mitchell Walstad, auprès du Washington Post.
Les partisans de l'ex-candidate Erin Maye Quade, relate encore le journal américain, sont quant à eux certains que si un candidat (masculin par exemple) avait connu une toute autre urgence médicale, "comme une crise cardiaque, par exemple", la convention démocrate n'aurait tout simplement pas eu lieu ou aurait été reportée. Le sentiment ressenti par certains ? Que la priorité "était donnée à la politique plutôt qu'à la santé, et que ce n'était vraiment pas un bon système", a déploré encore le directeur de campagne auprès du média.
"Au sein la convention nous étions impressionnés par sa force, mais c'était en fait horrible de voir une femme vivre cette expérience de pure vulnérabilité sans que personne n'ait le pouvoir d'y mettre fin", s'est également attristé un confrère. Comme le rapporte le Washington Post, l'adversaire de la candidate démocrate, Justin Emmerich, n'a pas retiré sa candidature ou exigé une suspension du débat lorsqu'il a observé, comme tout le monde, les contractions contre lesquelles sa rivale luttait, durant ses discours. Il a fini par remporter l'investiture, à 91 voix contre 74.