Au début du mois d'avril, l'Etat de l'Oklahoma, et plus particulièrement la chambre basse du Parlement, adoptait une loi particulièrement répressive interdisant totalement le recours l'avortement après six semaines de grossesse, sauf dans le cas d'une "urgence médicale qui sauverait la vie de la mère".
Mais ce n'est pas tout. Ce 28 avril, le Sénat de l'Etat a également approuvé un autre texte de loi, interdisant quant à lui toute interruption volontaire de grossesse, "quel que soit l'état d'avancement de la grossesse", sauf dans des cas d'urgences médicales, de viol, ou d'inceste, comme le relate le site d'informations BFM.
Des textes qui témoignent d'un alarmant état des lieux pour les droits fondamentaux des femmes outre-Atlantique. Une situation sociale qui ne cesse de s'aggraver.
C'est effectivement d'une régression globale dont témoigne la société américaine. En mars dernier, on apprenait ainsi le passage dans l'Etat de l'Idaho d'une nouvelle loi autorisant et même encourageant les poursuites contre les cliniques et les médecins pratiquant l'avortement. Des plaintes permises aux yeux de la loi... même si le foetus est le résultat d'un viol.
Des mesures qui se font les héritières d'une mesure antérieurement passée dans l'Etat du Texas, interdisant totalement l'avortement dès six semaines de grossesse, même en cas de viol ou d'inceste. La situation est particulièrement préoccupante : 1 840 mesures "de limitation de la contraception ou de l'avortement" ont déjà été décomptées depuis le début de l'année 2022 aux États-Unis, et ce dans pas moins de 46 États différents.
Les vies de bien des femmes sont menacées par les nouveaux textes de l'Oklahoma. "C'était un Etat essentiel pour l'accès à l'avortement puisque beaucoup de Texanes fuyaient vers l'Oklahoma afin d'avoir recours à l'avortement", a déploré Nancy Northup, la présidente de l'association pro-IVG Center for reproductive rights.
"L'Oklahoma a finalement fait passer son interdiction d'avortement après six semaines de grossesse. Cette loi entrera en vigueur immédiatement après que le gouverneur l'aura promulguée. Cette loi n'aura pas seulement un impact énorme sur l'accès à l'IVG pour les citoyennes de l'Oklahoma, mais également pour toutes les citoyennes venues du Texas", a déploré à ce titre la journaliste américaine Kate Smith.