Diminuer le coût des frais d'inscription pour les jeunes filles et femmes dans les filières où elles sont minoritaires. C'est là l'idée audacieuse que valorise l'université de la ville portuaire de Bari, dans le Sud de l'Italie. L'idée derrière cette révision de tout un système, scolaire et économique ? Valoriser une encore trop faible parité.
Plus précisément, dans cette université des Pouilles, les frais pour les étudiantes au sein des orientations majoritairement masculines ont été réduits de 30 %, comme le rapporte le journal Courrier International. "L'objectif est d'ouvrir la voie à une meilleure intégration des femmes dans les métiers dits masculins", détaille à ce titre le recteur, Stefano Bronzini. Un objectif double, puisque la plus nette inclusion des genres au sein des études supérieures et des orientations professionnelles permet également de déboulonner les stéréotypes de genre.
Car qui parlera encore de "métier masculin" ou "féminin" si l'égalité des sexes est davantage garantie au sein des universités et de la "vie active" ? Une initiative qui pourrait bien faire office d'exemple.
En France, par exemple. Car il y a encore du boulot dans l'Hexagone pour réparer ces inégalités. Comme le relève à ce titre le site de L'étudiant, la France est par exemple en-dessous de la moyenne européenne pour ce qui est de la part des femmes ayant intégré la recherche scientifique. Dans le domaine des sciences, on ne compterait effectivement que 28% de chercheuses. C'est peu. Mais hélas pas si étonnant quand l'on sait également que la spécialité "sciences de l'ingénieur" n'est choisie en Terminale S que par 15,2% de lycéennes.
"Les femmes professeures d'université sont sous-représentées dans le domaine des sciences, de l'ingénierie, des mathématiques et des technologies, où elles ne sont que 21,9%", précise le site dédié au milieu étudiant, qui constate là "une situation déplorable". Par-delà les études et la recherche, les incidences de ces inégalités s'observent évidemment dans le milieu professionnel et la carrière des principales concernées.
A Bari, on s'efforce de combler ces failles, en destinant ces baisses de frais de scolarité, par-delà les milieux "masculinisés" visés, aux étudiantes dont le revenu du foyer familial ne dépasse pas les 30 000 euros. Les milieux en question désignent là encore les domaines des sciences, de l'informatique ou encore des technologies.
Reste désormais à rendre compte des effets concrets de cette démarche.