Meryl Streep, Tahar Rahim, Forest Whitaker, Kit Harrington, Marion Cotillard, Tobey Maguire, Edward Norton... Tout cela, c'est le casting impressionnant de la série du moment : Extrapolations. Un show ambitieux en huit volets et dont les trois premiers épisodes nous ont déjà été dévoilés depuis le 17 mars sur Apple TV +.
Série de classe internationale donc, et au sujet nécessaire : le réchauffement climatique. Plus précisément, son showrunner Scott Z. Burns s'attarde sur l'augmentation alarmante de la température du globe et la flopée de troubles météorologiques qui s'ensuivent, et viennent bousculer notre monde de l'année 2037 à 2070.
Scott Z Burns, c'est le scénariste de l'excellent Contagion, ce film catastrophe qu'on a tous eu la mauvaise idée de revoir (sur Netflix) durant la pandémie de Covid... Tout aussi inquiétant, le monde dépeint par la série Apple TV est bousculé par des feux de forêt, l'extinction d'espèces animales (les baleines en premier lieu), l'exode massive des populations, une dégradation de l'air...
Des évènements observés et éprouvés par divers congénères - chercheur scientifique, politique, milliardaire de la tech... Le mood d'Extrapolations, c'est donc l'anticipation : de la science-fiction très réaliste, la mise en scène d'un futur proche, trop proche. Un show aussi engagé... Qu'addictif. Un grand oui.
D'un épisode à l'autre, le public se dit que ce qu'il regarde n'est pas si tiré par les cheveux. Les scénarios proposés sont même très réalistes. Trop ? Planète "sur-chauffée", océans sur-pollués, "réfugiés climatiques"... Pour Scott Z. Burns, on aurait vraiment tort de n'y voir que de la fiction juste bonne à être streamée.
Le créateur l'explique d'ailleurs au Huffington Post : "Les choses qui se déroulent dans le premier épisode se passent quelque part sur terre presque chaque jour de chaque année. C'est une opportunité de regarder de près un aspect du changement climatique et de se dire que, si nous ne faisons pas des choix différents, c'est à ça que ressemblera notre futur". Alarmant dans une série que bien des médias comparent déjà à l'ultra-prophétique Black Mirror...
L'idée ? Divertir oui, mais aussi éveiller les consciences, nous responsabiliser sans avoir peur de nous bousculer. La diversité des personnages mis en avant - et du casting de haute volée - suscite l'identification et l'empathie, l'idéal pour mieux faire passer la pilule. "Le changement climatique avance doucement jusqu'au jour où il brûle notre maison", s'alarme encore le showrunner auprès du Huff. Greta Thunberg opinerait volontiers du chef.
On valide la sensibilisation, d'autant plus dans une industrie du spectacle qui préfère fermer les yeux. On se rappelle à ce titre de la dernière cérémonie des César : l'événement avait été brièvement interrompu par l'irruption sur scène d'une militante écologiste, portant un tee-shirt "We have 761 days left" ("Il nous reste 761 jours"), slogan se référant au dernier rapport du Giec. Une intervention qui fut tout simplement... Coupée lors de sa diffusion sur la quatrième chaîne.
Au moins, Extrapolations ne risque pas de subir ce sort.