403 voix pour, 166 contre, 58 abstentions. Ainsi se sont exprimés les votes du Parlement européen au sujet d'un important projet de renforcement des mesures actuelles sur l'égalité salariale. Au Parlement européen, on désire désormais que cet enjeu majeur de l'égalité des genres soit assuré autant que faire se peut.
Plus précisément, rapporte Le Parisien, le Parlement, s'appuyant sur les propositions progressistes de la Commission européenne, s'est prononcé le 5 avril dernier en faveur d'un renforcement "de la transparence salariale", transparence qui se veut "totale", et d'un renforcement de l'égalité des salaires entre les sexes.
Mais concrètement, cela veut dire quoi ? Que les travailleurs pourront notamment exiger auprès de leurs employeurs de plus nettes informations sur les niveaux de rémunération individuels et moyens relatifs à leur entreprise, par genre. Le secret des rémunérations sera dès lors interdit au sein de nombreuses entreprises. Les informations internes relatives aux niveaux salariaux pourront être divulguées.
Mais ce n'est pas tout. Les députés du Parlement souhaitent également imposer à toutes les entreprises dont l'écart salarial femmes/hommes dépasserait le cap des 2,5 % un "plan d'action pour l'égalité des genres". Et plus encore, renforcer les droits des travailleurs : si ceux-ci se plaignent face à la justice d'un écart des salaires, ce sera à l'entreprise de démontrer le respect - ou non - de ce principe d'égalité salariale en son sein.
Des mesures importantes donc qui ont aussi le mérite de sensibiliser opinion et politiques à une égalité salariale toujours et encore aux abonnés absent, malgré les luttes des associations, militantes et organisations diverses depuis des années. Et pour cause. Rappelons que l'écart salarial entre hommes et femmes fut l'an dernier évaluée à 16,5%, selon Eurostat, l'organisme de statistiques de l'Union Européenne.
Soit un point de plus qu'en 2020, selon la newsletter féministe Les Glorieuses. "L'heure est à la prise de conscience", affirme avec force sa créatrice Rebecca Amsellem, qui affirme encore : "Des mesures concrètes doivent être mises en place dès aujourd'hui afin d'éviter d'attendre 2234 pour voir naître l'égalité salariale. L'égalité est un choix moral et un choix économique". A bon entendeur.