La 94e cérémonie des Oscars, tenue dimanche 27 mars au Dolby Theatre de Los Angeles, a été le théâtre d'événements marquants. Le plus viral : la gifle de Will Smith à Chris Rock, balancée par l'acteur après que le comique ait lâché une "blague" visant le crâne rasé de Jada Pinkett Smith. Une coupe qu'elle avait confié avoir choisie à contre coeur, après des années à subir de l'alopécie.
Mais ce n'est pas la seule déclaration, ni le seul sujet, à retenir de l'édition 2022. Un autre a également été abordé à plusieurs reprises : celui des inégalités salariales, qui sévissent toujours sévèrement à Hollywood comme dans le monde du travail plus global - l'écart entre femmes et hommes s'étant même davantage creusé avec la crise du Covid-19.
Amy Schumer, Regina Hall, et Wanda Sykes, qui ont ouvert la cérémonie, n'ont pas manqué d'y faire référence avec un humour piquant : "Cette année, l'Académie des Oscars a engagé trois femmes parce que c'est moins cher que d'embaucher un seul homme", a lancé la comédienne Amy Schumer, sourire crispé volontaire aux lèvres sous les applaudissements de la salle.
Et Wanda Sykes de poursuivre en taclant cette fois la Don't Say Gay Bill, telle qu'elle est nommée par ses contestataires : "Nous allons passer une super soirée ("great night", en VO, ndlr). Et pour vous, habitant·es de Floride, une 'gay night'". Cette proposition de loi LGBT-phobe entend, entre autres, proscrire les conversations sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre auprès des élèves âgé·es de 3 à 9 ans, "ou d'une manière qui ne soit pas adaptée à l'âge ou au développement" des enfants et ados, peut-on lire dans le texte du projet émis par le clan républicain, en passe d'être adopté en Floride.
Parmi les lauréat·es aussi, le thème des inégalités salariales a été brandi. Jenny Beavan, costumière sacrée cette année (elle possède déjà deux statuettes) pour son travail sur Cruella, s'est ainsi présentée sur le tapis rouge avec une veste de smoking déconstruite et une chemise blanche sur laquelle étaient peints à la main un personnage, une colombe et les mots "Naked without us".
Un slogan tiré du mouvement de la Costume Designers Guild, qui lutte pour "une équité salariale à la hauteur de leur valeur économique et créative pour la production", lit-on sur le site de l'organisme.
Aussi réjouissantes soient ces prises de position publiques, elles traduisent toutefois une réalité bien triste, et le fait qu'en 2022 encore, le chemin à parcourir reste excessivement long, avant d'atteindre l'égalité.