Alors que les femmes représentent la moitié de la population active, elles subissent encore de profondes inégalités sur le marché du travail. Les écarts de salaires sont encore de 25%, l’emploi des femmes est concentré sur un nombre limité de métiers, le plafond de verre freine leur accès aux postes de dirigeantes et elles représentent plus de 75% des bas salaires en France. Face à ce constat, la délégation du Sénat aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes proposait jeudi 26 recommandations afin de faire évoluer le monde du travail mais aussi d’imaginer une nouvelle articulation des temps de vie entre les sexes.
Outre l’imposition de l’égalité salariale, comme prérequis à l’égalité professionnelle, ce rapport, présenté par Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice CRC (communiste, républicain et citoyen) des Hauts-de-Seine, préconise un nouvel encadrement juridique du temps partiel. En effet, selon les sénateurs, ce sont les larges possibilités de dérogations existantes dans les accords collectifs qui auraient contribué à l’augmentation des temps partiels, qui concernent 82% des femmes. Le rapport propose ainsi une majoration salariale des heures complémentaires, l’encadrement des interruptions de travail et des délais de prévenance, l’accès aux droits sociaux pour les temps partiels très courts et la priorité d’embauche sur des emplois à temps plein. Enfin, le groupe de travail propose une revalorisation des emplois féminins et une meilleure mixité dans les différents métiers.
Mais pour les sénateurs « l’égalité femmes-hommes dans le travail appelle une réponse globale qui ne doit pas se limiter à la seule sphère professionnelle ». Ainsi ils souhaitent « engager une évolution de la société toute entière et un changement des mentalités ». En effet, aujourd’hui 40% des femmes voient leur trajectoire modifiée à l’arrivée d’une enfant. Ainsi le rapport tend à inciter les pères à s’investir plus systématiquement dans la sphère parentale et privée, en portant notamment à quatre semaines le congé paternité et en le rendant obligatoire. Mais il propose aussi un droit individuel à la parentalité, portable en dehors de l’entreprise, pour une prise en charge équitable entre les hommes et les femmes. Enfin, il préconise le renforcement des structures publiques d’accueil de la petite enfance et la mise en place d’un système de prise en charge des personnes dépendantes, tâche qui revient souvent aux femmes.
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