La mannequin brésilienne Adriana Lima, 42 ans, est notamment connue pour sa longue carrière comme égérie au sein de la célèbre marque de lingerie américaine Victoria's Secret. Mais c'est aujourd'hui un autre titre qu'elle peut arborer : la top a été nommée ambassadrice la FIFA (Fédération internationale de football association) à l'occasion de la Coup du monde féminine de foot qui aura lieu du 20 juillet au 20 août en Australie et en Nouvelle-Zélande. Et ce, alors qu'elle n'est pas directement impliquée dans le milieu - bien qu'elle se dise "grande passionnée" de football.
Cela n'a pas échappé aux spécialistes ou amateurs de foot, qui ont volontiers critiqué ce choix. Mais cette décision a également beaucoup fait réagir d'anciennes sportives professionnelles, qui voient là une association plus que discutable entre sport et icônes "sexy" à tout prix.
"Est-ce que c'est vraiment l'ambassadrice dont nous avions besoin pour susciter l'intérêt à l'approche de la Coupe du monde ?", s'est ainsi interrogée l'ex-membre du conseil exécutif de la célèbre fédération Moya Dodd, également star du football australien par le passé. L'ancienne joueuse internationale voit là un choix plus qu'étrange "pour une organisation qui dit vouloir autonomiser les filles et les femmes".
A raison ?
"C'est un choix étrange pour une organisation dont le président dit être 'à l'avant-garde' pour promouvoir l'égalité des sexes. Parce que quand une fille joue au football, le monde la voit différemment. Au lieu d'être complimentée pour sa belle apparence ou sa jolie robe, elle est appréciée pour ses tacles salvateurs et ses buts brillants", a développé Moya Dodd l'espace d'un billet d'humeur particulièrement remonté.
"Une footballeuse est admirée pour ce qu'elle peut FAIRE, plutôt que pour son apparence, ce qui la met sur un pied d'égalité avec ses frères, de sorte à ce que cela peut bousculer la trajectoire des ambitions de sa vie. C'est ce message qui devrait résonner haut et fort dans le monde entier", s'enthousiasme encore l'ancienne sportive et avocate australienne, qui juge l'initiative de la FIFA "vraiment déroutante". "Apparence" d'autant plus forte dans ce cas que le mannequinat est bien connu pour ses diktats physiques, notamment au niveau du poids.
Des injonctions qui semblent indissociables de ce choix d'ambassadrice, à contre-courant des mobilisations d'aujourd'hui. D'autant plus quand la Fédération, en parallèle, en appelle à un "développement à long terme sur et en dehors du terrain pour mettre en place une croissance durable de la participation des filles et des femmes au football", comme l'énonçait l'an dernier Sarai Bareman, responsable du football féminin à la FIFA.
Kate Richardson-Walsh, joueuse de hockey sur gazon britannique a également tweeté un message outré suite à cette annonce : "En 2003, je me suis sentie obligée d'écrire ma thèse sur la sur-sexualisation des sports féminins et des athlètes féminines. Nous sommes en 2023 et la Fifa a nommé Adriana Lima ambassadrice de la Coupe du monde féminine. Tu ne pouvais pas inventer cette merde."
Une décision qui semble moins progressiste que rétro, et dénote alors que les icônes de foot féminin ne manquent pas. Cependant, la principale concernée défend son nouveau rôle malgré ces observations pour le moins critiques. Fière, la mannequin Adriana Lima l'affirme haut et fort sur Instagram : "C'est un grand honneur de faire partie de la famille FIFA. En tant que véritable brésilienne, le football est dans mon sang".