Il est, avec Georges Wolinski, Cabu et Charb, l'un des dessinateurs satiriques à avoir marqué la presse française. François Cavanna est décédé mercredi 29 janvier 2014 à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, à l'âge de 90 ans. Selon une source, il était hospitalisé pour une intervention après une fracture du fémur, et a souffert de complications pulmonaires suite à l'intervention.
« C'est le grand prêtre de l'humour qui disparaît, mais Cavanna n'est pas tout à fait mort : Charlie Hebdo lui survit », a déclaré à l'AFP Charb, le directeur du journal. « En créant Hara-Kiri dans les années 1960, il est à l'origine d'une mini-révolution dans la presse et dans la manière de rire. De nombreux humoristes lui doivent beaucoup sans le savoir », a-t-il ajouté.
François Cavanna est né en 1923 à Nogent-sur-Marne d'une mère française et d'un père italien. Après plusieurs années à vivre de petits boulots et deux ans éprouvants de STO en Allemagne, il devient collaborateur à partir de 1964 du magazine satirique Zéro, avant d'en devenir le rédacteur en chef. Durant ces années passées à la rédaction du magazine, il fait la connaissance de Georges Bernier, alias « Professeur Choron », à qui il s'associe en 1960 pour créer le magazine mensuel Hara-Kiri. En 1969, les deux hommes créent Hara-Kiri Hebdo, qui deviendra l'année suivante Charlie Hebdo.
En parallèle de son activité de dessinateur, François Cavanna avait, à partir de la fin des années 70, embrassé une carrière d'écrivain. En 1978, il publie Les Ritals, autobiographie hilarante dans laquelle il retrace son enfance passée à Nogent-sur-Marne. L'année suivante, il poursuit le récit de sa vie avec Les Russkoffs (1979), puis revient en 1987 sur son enfance et sur sa mère dans L'Œil du lapin.
Atteint de la maladie de Parkinson, François Cavana a publié en 2011 Lune de Miel, dernier récit autobiographique au cours duquel il revient sur sa vie et évoque sa maladie, cette « salope infâme ».
Il aurait eu 91 ans le mois prochain.