Son récit intime et bouleversant a donné envie à de nombreux internautes de raconter à leur tour leur expérience de fausse couche. Dans une vidéo postée le 12 août sur son compte Instagram, la Youtubeuse Emy LTR raconte avoir vécu une interruption de grossesse, survenue le week-end précédent. Un épisode traumatisant, qu'elle décide de partager, pour libérer la parole, et avancer.
"C'était une grossesse qui a été difficile dès le départ, mais ça ne m'a pas empêché de me projeter malgré tout et d'y croire. (...) C'était une fausse couche très douloureuse et très impressionnante", décrit la Youtubeuse, encore très émue et bouleversée.
"Ce bébé avait une anomalie mais il s'est accroché jusqu'au bout, son coeur a battu jusqu'au dernier moment et c'est ça que j'ai envie de retenir, c'était un battant malgré le fait qu'il soit pas 'viable', comme ils l'ont dit là-bas."
Chaque année, environ 200 000 femmes voient leur grossesse interrompue avant terme. La fausse couche survient au cours des 5 premiers mois. Une anomalie de développement du foetus est souvent à l'origine de l'arrêt de la grossesse.
Il s'agit d'une expérience qui peut être traumatisante, qui est souvent tue et ignorée et de deuils qui s'en trouvent compliqués. Mais pour Emy LTR, les femmes qui vivent une fausse couche ne devraient en aucun cas porter le poids de la culpabilité.
″Je veux aussi parler à toutes les femmes qui affrontent ça. Je trouve ça bien que l'on s'apporte de la bienveillance, et que l'on n'en fasse pas un tabou, parce qu'il n'y a aucune honte, ce n'est pas de notre faute, c'est comme ça et il faut l'accepter", assure la jeune femme.
Parler de son bébé l'aide aussi à avancer. "Je viens de perdre quelqu'un que je ne rencontrerai jamais, et je pense que j'ai peur qu'il n'ait jamais existé et donc là, ça peut paraître bête, mais le fait d'en parler, de faire ce message, de dire qu'il a existé, que je l'ai porté et qu'il a été avec nous, ça me fait du bien", confie la jeune femme.
Le silence autour des fausses couches persiste "chez les femmes qui les vivent, mais aussi parmi les soignants, les décideurs politiques et les organisations de financement de la recherche", déplore la professeur Siobhan Quenby, contactée par l'AFP en avril dernier.
D'ailleurs, il n'existe toujours pas en France de protocole pour l'accompagnement psychologique de la fausse couche. La prise en charge est très variable d'une structure à l'autre et il est très rare qu'on propose aux femmes un soutien psychologique.
"Il arrive même qu'elles soient laissées complètement à l'abandon face à leur souffrance, tant physique que psychique", indique Natalène Séjourné, docteur en psychopathologie et maître de conférences à l'université Toulouse 2, dans un article publié sur le site Mum To Be.
Pour sa part, la Youtubeuse a décidé de prendre du temps pour elle. "On va prendre le temps de se réparer. On perd pas espoir, on vivra ce bonheur, c'était pas cette fois-ci. On va grandir de cette épreuve, et on sera encore plus soudés qu'avant."