Debucari. C'est le nom d'un étrange programme en ligne initié au Japon, et permettant... de louer une personne grosse. Plus précisément, de louer ses services, pour diverses raisons. Comme l'énonce le magazine Capital, on doit cette initiative à M. Bliss, fondateur de la marque de mode "high size" Qzilla.
Louer une personne grosse, mais pourquoi ? Suivant 2.000 yens de l'heure (15 euros), entreprises et particuliers peuvent y avoir recours pour les besoins d'une publicité, pour bénéficier d'un modèle afin de présenter des produits divers (des vêtements par exemple) ou encore... pour promouvoir un régime. Oui oui.
Et puisque tout cela n'est pas assez lunaire, Debucari précise que ce service de location peut simplement servir "à vous faire vous sentir bien à côté de quelqu'un de plus gros que vous". Nagerait-on en pleine grossophobie ?
La grossophobie, c'est l'ensemble (vaste) de discriminations dont sont victimes les personnes grosses, de l'exclusion des espaces publics aux remarques et insultes diverses, en passant par leur représentation volontiers alarmiste dans la culture et les médias. Des honteuses émissions de M6 type Opération Renaissance aux filtres des applications pour smartphones, elle revêt bien des formes. Et ce n'est pas le service en ligne Debucari qui va démentir cette réalité.
"Debucari insiste sur le fait qu'il n'y a rien de péjoratif ou dégradant à cette initiative, au contraire, elle doit être considérée comme positive et valorisante", observe cependant le magazine Capital, précisant que la "location" en question est rémunérée et émane du bon vouloir de la personne grosse en question. A l'origine, c'est parce qu'il peinait à trouver des modèles pour sa ligne de vêtements "grande taille" que M. Bliss a lancé ce service.
Un service qui aurait déjà porté ses fruits dans des villes comme Tokyo et Osaka, tel que le précise le journal Ouest France. On s'interroge quand même sur les finalités de la chose, d'autant plus quand il s'agit de promouvoir le culte du régime, dont les incidences physiques et psychologiques sont volontiers néfastes.
Un documentaire remarquable comme On achève bien les gros le démontre d'ailleurs à travers la voix de sa narratrice (et autrice du livre éponyme), Gabrielle Deyer. Un film à rattraper illico sur Arte ou YouTube.