C'est le nouveau produit destiné à faire culpabiliser les femmes : la brosse à règles, ou Blossom Brush. Un ustensile rose (car pour les filles) qui ressemble à s'y méprendre à un gratte-givre, mais qui aurait en réalité pour but de récurer les vagins menstrués.
"Aider une femme à se sentir plus fraîche et à rendre ses règles plus faciles à gérer", c'est ainsi le but de la marque éponyme. Sous-entendu que les règles sont sales ? Blossom Brush s'en défend, insistant plutôt sur les protections que l'utilisation de la brosse permet d'éviter. Un argument "pratique" qui n'a cependant pas suffi à étouffer la colère - justifiée - des gynécologues.
"Chaque jour, il semblerait que quelqu'un propose un nouveau produit de nettoyage vaginal totalement inutile, mais nocif, commercialisé comme une avancée empouvoirante", fustige Jennifer Gunter, gynécologue américaine suivie par plus de trois-cent-mille abonné·e·s. "Je vous présente ce dont il est question aujourd'hui", lance-t-elle en introduction au post Instagram qui présente la Blossom Brush. Et de s'indigner : "Le vagin n'est pas une armoire."
Au HuffPost UK, la gynécologue Brooke Vandermolen rappelle de son côté : "Le nettoyage ou les douches vaginales ont toujours été pointées du doigt comme étant néfastes. Les organismes présents dans le vagin se régulent avec soin pour maintenir les conditions idéales, afin de prévenir des infections et de respecter l'équilibre dans le vagin". Et apparemment, il est encore nécessaire de le marteler.
Après de vives critiques, la marque a réagi, assurant que son initiative "a été amenée sur le marché avec de bonnes intentions", celles d'une "utilisation moindre des tampons et une réduction du nombre de jours pendant lesquels une femme a besoin de produits d'hygiène intime".
Et de poursuivre : "Nous ne pensons pas que QUI QUE CE SOIT ait un vagin 'sale' et nous souhaitons travailler avec la communauté gynécologique et les personnes qui ont des règles pour comprendre comment offrir aux femmes un nouveau choix approprié dans la gestion de leurs menstruations".
Emily Willingham, doctorante en biologie, a pointé le sexisme crasse du produit : "Avez-vous déjà vu une publicité vendant un produit visant spécifiquement à rendre le pénis et le scrotum 'plus frais' ?". "Achetez ce truc pour nettoyer un truc qui se nettoie tout seul !", ironise une deuxième internaute. Et Jennifer Gunter de prononcer sa sentence irrévocable : "en tant que gynécologue-obstétricien, je ne le recommanderais jamais."
Ce réflexe dangereux n'est cependant pas inédit. Ces dernières années, parfois sous l'influence de la gourou du self-care Gwyneth Paltrow, les douches et autres "assaisonnements" vaginaux (notamment le persil pour avancer la date de ses règles) ont suscité la controverse auprès du corps médical.
A ce jour, mardi 28 juillet, l'Instagram de Blossom Brush n'existe plus.