Révélée ce lundi dans la version suédoise du quotidien gratuit Métro, l’affaire du catalogue saoudien Ikea a déclenché l'ire d'une partie de la classe politique au pays du géant du meuble en kit. La firme a en effet admis avoir effacé les femmes de son catalogue en Arabie saoudite. En guise de justification, Ulrika Englesson Sandman, porte-parole d’Inter Ikea System, a expliqué que le groupe, lorsqu'il entre sur un nouveau marché, doit toujours trouver un équilibre entre ses propres valeurs, la culture et la législation locale. La firme aurait donc eu peur de choquer les autorités de ce pays qui applique une rupture entre les droits des hommes et des femmes et aurait préféré anticiper en gommant des pages de son catalogue les femmes non voilées.
Une autocensure qui n'est notamment pas du goût de deux ministres suédoises qui crient au scandale et demandent des explications : « Cela ne se fait pas de supprimer ni d'effacer les femmes de la réalité. Si l'Arabie saoudite n'autorise pas aux femmes d'être vues, entendues ou de travailler, elle se passe de la moitié de son capital intellectuel ». Biirgitta Ohlsson, ministre des affaires Européennes a pour sa part réagit sur Twitter : « Carrément moyenâgeux ! ».
Les excuses d'Ikea
La firme, elle, s’excuse : « Nous aurions dû réagir. Nous aurions dû nous rendre compte qu'exclure les femmes de la version saoudienne du catalogue entrait en conflit avec les valeurs du groupe Ikea ». Et de préciser qu'elle était en discussion avec son franchisé saoudien sur la question. Ce n’est pas la première fois qu’Ikea s’autocensure pour se plier « aux valeurs » d’un pays. En septembre dernier avait été effacée de la version russe du catalogue une photo rappelant les Pussy Riot, le groupe contestataire au régime Poutine.
Nicolas Pasquier
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