La semaine passée, George, Jesse, Kodi et Michael, 14 ans, ne sont pas passés inaperçus dans les couloirs du lycée de Longhill Rottingdean, près de Brighton en Angleterre. Interdits de venir en classe habillés en short alors que le pays traversait une période de fortes chaleurs, les adolescents ont pris une décision aussi courageuse que radicale : troquer l'habituel pantalon de leur uniforme pour des jupes.
Mardi 19 juillet, journée durant laquelle le thermostat a allègrement dépassé les 30°C, les quatre adolescents ont été punis pour s'être présentés à l'école en short sous prétexte qu'ils ne portaient pas "l'uniforme réglementaire". Une décision "discriminatoire" et absurde, que déplore Angela Parker, la mère d'un des lycéens concernés. "C'est injuste que les garçons soient obligés de rôtir dans un pantalon noir le jour le plus chaud de l'année tandis que les filles sont autorisées à porter une jupe", explique-t-elle au Daily Mail.
Soutenant "pleinement" son fils dans son combat, elle ajoute : "Je pense que la directrice est en train de faire de la discrimination et je suis extrêmement fière de Michael et de ses copains manifestants."
Un point de vue partagé par Wesley Allen, le père de Kodi, lui aussi puni pour être venu à l'école en short. Considérant que la décision de l'école relevait de la "folie", il affirme que "le short que [son fils] présentait le logo de l'école" et qu'il devrait par conséquent "être autorisé à le porter lorsqu'il fait chaud".
De son côté, la direction du lycée de Longhill Rottingdean campe sur ses positions. Interrogée par le journal local The Argus, la chef enseignante Kate Williams a affirmé que l'école avait pris "des mesures raisonnables pour veiller à ce que les salles de classe soient aussi confortables que possible", en installant notamment des points d'eau pour que les étudiants puissent s'hydrater régulièrement. "Nous avons des normes strictes en matière d'uniforme, et aujourd'hui, dans des conditions climatiques chaudes, ces normes ont été contestées par environ 2% des élèves", a déclaré l'enseignante, qui a choisi de ne pas punir les quatre lycéens en jupe. Ces derniers ont été autorisés à venir en classe jeudi et vendredi vêtus de l'uniforme généralement porté par les filles.
Cette interdiction d'un établissement scolaire de laisser ses élèves porter un short fait écho à la consigne vestimentaire d'un centre de loisirs dans la banlieue de Reims. Lundi 18 juillet, la maman d'une fillette fréquentant le centre des Trois Piliers, dans la banlieue de Reims, s'était émue d'une note demandant aux filles de porter un short sous leur jupe, pour éviter les "comportements déplacés" des garçons. "Il ne leur vient pas à l'idée que ce n'est pas aux petites filles d'adapter leur tenue en fonction des lourdauds, mais plutôt aux lourdauds de s'éduquer ? [...] [Ma fille] a quatre ans putain. QUATRE ANS. Et on lui fait comprendre que les jupes c'est pas adapté si elle ne veut pas d'ennui", s'était plainte la maman dans un post Facebook devenu viral.
Jointe par Libération, la directrice générale adjointe des maisons de quartier de Reims, Noëlle Harmand, avait alors reconnu une formulation "maladroite" ayant pu être "mal interprétée". "Il n'a jamais été question de demander aux parents de remettre des pantalons aux petites filles", a-t-elle déclaré.