C'est l'affaire qui agite l'Italie. Samedi 27 novembre, alors qu'elle faisait son compte-rendu d'après match au sortir de la rencontre Empoli-Fiorentina, devant le stade, la journaliste sportive Greta Beccaglia a été victime d'une agression sexuelle en direct.
Pendant la séquence, on la voit en train de s'exprimer face caméra pendant que des supporters passent derrière elle. L'un d'eux s'arrête, la regarde avec insistance, puis lui frappe violemment les fesses avec la main, rapporte Franceinfo. Il continue ensuite son chemin comme si de rien n'était. La journaliste, elle, lui assène immédiatement que "ça ne se fait pas".
Seulement, l'affaire ne s'arrête pas là. L'assaillant semble avoir donné des idées à ses camarades. Un deuxième essaie de l'imiter et un troisième y arrivera hors caméra, après ce que le média décrit comme "une longue minute de malaise". Sur place, personne ne réagit. En studio, le présentateur se contente de lancer à sa collègue un "allez, ne le prends pas mal", emprunt d'une culture du viol et de l'impunité crasse.
Des propos qui ont profondément choqué les téléspectateur·rice·s.
A noter que ce soir-là, les matchs de la Serie A (la Ligue 1 locale) étaient dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Greta Beccaglia, qui affirme avoir été sidérée, a porté plainte contre son agresseur, qui s'avère être un père de famille du nom d'Andrea Serrani. Sa situation familiale, il l'utilise d'ailleurs comme l'un des arguments qui prouveraient qu'il n'a "rien fait de mal", assure-t-il dans un communiqué. Il aurait également "toujours été respectueux des femmes", il a lui-même une fille, et était seulement "en colère d'avoir perdu", relaie Franceinfo. Sur les réseaux sociaux, cette piètre défense attise une indignation justifiée.
La journaliste, elle, confie au journal italien Corriere della Sera : "C'est un geste grave pourtant, il ne le comprend pas, c'est pour ça que j'ai déposé plainte, pour toutes les femmes qui, elles, subissent des violences loin des caméras, sans le soutien dont je bénéficie aujourd'hui, pour qu'en me voyant réagir, saisir la justice, elles sachent que c'est possible". Et aussi, pousser les hommes qui ne voient pas non plus "le mal" à s'interroger - qu'ils soient pères de famille ou non.