"L'avortement n'est pas menacé en droit, mais il l'est dans la pratique", alerte Christophe Castaner, chef des député·e·s LREM, dans un entretien pour Le Parisien ce mercredi 6 octobre. De plus, constate-t-il, persiste en France "de vraies inégalités territoriales et sociales" lorsqu'on souhaite y avoir recours. "Si on veut garantir un droit réel et égal à celles qui doivent être protégées", conclut l'homme politique, "il est nécessaire d'allonger les délais".
Pour ce faire, une loi visant à passer le délai de l'interruption volontaire de grossesse de 12 à 14 semaines sera inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale d'ici fin novembre, promet-il encore dans les colonnes du journal. Il l'affirme : il veut que "ce texte aboutisse". Et dans le cas où le Sénat le rejetterait, comme en janvier dernier, "nous aurions le temps, en janvier-février, de l'adopter définitivement à l'Assemblée nationale avant la fin du quinquennat".
En ce qui concerne le chef de l'Etat, la hâte n'est pas la même. C'est d'ailleurs tout l'inverse. Interviewé par le magazine Elle en juin dernier, Emmanuel Macron confiait ne pas être favorable à allonger les délais de l'IVG. Selon lui, la procédure serait "plus traumatisante dans ces délais-là".
Pourtant, comme le souligne Albane Gaillot, ex-députée LREM qui avait fait adopter la loi par l'Assemblée en octobre 2020 déjà (avant que le Sénat, à majorité à droite, ne s'y oppose), voter ce texte incarne un espoir certain pour les Françaises, principalement celles qui se trouvent à une distance conséquente des centres qui pratiquent l'IVG, de moins en moins nombreux sur le territoire.
En juin, comme le rapporte Marie-Claire, elle lançait : "J'en appelle à la responsabilité du gouvernement pour se saisir de ce sujet comme il l'a fait pour la proposition de loi sécurité globale jugée prioritaire. La santé des femmes est prioritaire, l'avortement aussi. L'opinion publique est favorable à l'allongement des délais, alors allons-y !"
Aujourd'hui, Albane Gaillot estime "croire comprendre que c'est une bonne nouvelle que cette proposition de loi va être inscrite, que l'on va en débattre et qu'elle va être votée". Et ajoute qu'il s'agit d'"une bonne nouvelle pour les femmes". D'après un sondage réalisé par la Fondation des Femmes, en effet, 88 % d'entre elles y sont favorables.
Reste à ce que le gouvernement et ses institutions, principalement composés d'hommes, leur accordent à toutes ce changement crucial.