Le "Nipplegate", c'est un peu le Watergate des tabloïds et des sites people. Flashback : le 1er février 2004, lors du spectacle de mi-temps du fameux SuperBowl, le chanteur Justin Timberlake achève la chorégraphie du tube Rock Your Body en arrachant une partie du bustier de sa partenaire, Janet Jackson. Ce faisant, il dévoile par mégarde et à la stupeur générale le téton droit de la chanteuse. Oui, car si la chorégraphie un brin provoc était prévue à l'avance, le déchirement du soutien-gorge de l'artiste, lui, ne l'était pas.
S'ensuivirent Unes, articles et reportages en série. Tant et si bien que le Nipplegate est devenu un fait pop indissociable du début des années 2000, au moins autant que les émissions "trash" de Paris Hilton et les déboires de Britney Spears. Aujourd'hui, plus de quinze ans après les faits, Justin Timberlake lui-même est revenu sur le sujet... en présentant ses excuses à Janet Jackson.
Sur Instagram, Timberlake écrit plus précisément : "Je sais que je n'ai pas été à la hauteur dans ces moments-là, comme dans beaucoup d'autres, et que j'ai bénéficié d'un système qui favorise la misogynie et le racisme". Une certaine leçon d'humilité. Et le performer de poursuivre, évoquant sa toxicité passée : "Je présente mes excuses à Britney Spears et à Janet Jackson, parce que je les respecte et tiens à elles et que je sais que j'ai échoué. Je tiens à ces deux femmes, je les respecte, et je sais que je n'ai pas fait ce qu'il aurait fallu faire".
En mentionnant son ex-girlfriend Britney Spears (au coeur du documentaire choc Framing Britney produit par le New York Times), Justin Timberlake suggère l'attitude qu'il a pu entretenir à son encontre, notamment en la dénigrant dans son clip Cry Me A River. Les propos qu'il adresse publiquement à Janet Jackson importent tout autant. Car tout cela n'est pas qu'une histoire de bad buzz. Le sein dévoilé de Janet Jackson a engendré toute une vague de slut shaming virulente de la part de l'Amérique la plus puritaine, et a eu des conséquences directes sur la carrière de l'artiste, comme le rappelle Buzzfeed.
Autant dire que Timberlake, en tant que chanteur et comédien, n'a pas subi le même sort. Janet Jackson ne s'est toujours pas complètement remise professionnellement de cet incident et a dû s'excuser à plusieurs reprises. A l'époque, la production de son album avait été stoppée nette et la star avait même été bannie de la réputée cérémonie des Grammy Awards. "Timberlake n'a pas reçu le même genre de punition publique et a même été invité à se produire au SuperBowl en 2018", déplore Buzzfeed. Et oui.
A l'heure où bien des paroles se libèrent afin de réhabiliter les icônes injustement fustigées d'hier, Janet Jackson peut compter sur une bienveillance tardive mais salutaire. Touchée par les excuses de Justin Timberlake, l'interprète de Rythm Nation le fut tout autant par l'inattendu retour de hype de son mythique album Control (1986). Comme l'indique BFM TV, l'opus serait arrivé, suite au mea culpa de Justin Timberlake et en quelques heures seulement, en tête des plateformes de streaming. Ou quand "JJ" se hisse de nouveau au sommet des charts.
Un succès auquel Janet Jackson a directement réagi sur Twitter et Instagram, en publiant une vidéo émouvante. Elle y prononce ses mots à l'adresse de tous ses fans, encore nombreux : "J'étais toute seule chez moi, et je me suis mise à pleurer [en apprenant ce succès, ndlr]. Je pleure car je suis très reconnaissante que vous soyez dans ma vie, vous êtes spéciaux pour moi je vous suis reconnaissante et je vous aime". Emotion partagée.