Parlons vrai chez Bourdin. Dès la rentrée, l'ex-présentateur phare de BFMTV et RMC reviendra chez Sud Radio avec "une émission quotidienne de débats et de dialogues autour de l'actualité", décrit la station sur Twitter. "Faire le métier qu'on aime est une chance ! Le mien c'est vous informer, poser des questions, partager avec vous. Je suis tellement heureux de vous retrouver sur Sud Radio", a de son côté publié l'intéressé.
Un retour qui fait parler, justement, car si l'intervieweur a quitté la chaîne d'info du groupe Altice, ce n'est pas par choix, mais plutôt par contrainte : il a été licencié après avoir été accusé d'agressions sexuelles par deux femmes, plaintes qui ont été suivies par de nombreux témoignages accablants. Parmi eux, ceux de community managers de RMC, qui ont affirmé être tombés "sur de nombreux messages à caractère sexuel envoyé par l'intervieweur à des jeunes femmes", informe Libération.
Depuis que l'affaire a éclaté, Jean-Jacques Bourdin conteste fermement les faits. Il a d'ailleurs regretté une "décision unilatérale du groupe BFMTV et RMC", déplorant "que le principe de présomption d'innocence soit ignoré". Force est de constater, qu'une fois de plus, la cancel culture est loin de le frapper, et que les accusés de violences sexuelles ont encore de belles carrières devant eux.
Le communiqué de Sud Radio, (une radio "bien ancrée à droite et dans le complotisme", rappelle Libé, et dont le slogan est là encore "parlons vrai !"), annonce ainsi un talk show où Bourdin "donne[ra] la parole aux auditrices et auditeurs ainsi qu'à de nombreux invités, spécialistes et experts, pour commenter et décrypter l'actualité", et modérera aussi des face-à-face "pour mettre à l'honneur des opinions contradictoires".
Dans la déclaration de Patrick Roger, directeur général de Sud Radio , on loue par ailleurs "un immense professionnel qui apporte à notre chaîne sa riche expérience, sa profonde connaissance des dossiers, l'incomparable pertinence de ses interviews et bien sûr sa très forte empathie avec le public".
De la pertinence, de l'empathie, une profonde connaissance des dossiers... mais rien sur les raisons de son départ très médiatisé, ni ce qui l'a provoqué, soit que de nombreuses femmes aient rapporté des faits odieux supposément perpétrés par l'homme qui, avec Dominique Strauss Kahn, aurait écopé du surnom de "chaud lapin".
"Parlons vrai", mais pas trop non plus.