La Journée internationale des droits des femmes, fondée officiellement par les Nations Unies en 1977, existe en réalité depuis bien plus longtemps. Son origine remonte au début du 20ème siècle et aux luttes des ouvrières et des suffragettes en Europe et en Amérique du Nord qui se battaient alors pour avoir le droit de vote et des meilleures conditions de travail. Depuis, le 8 mars est une journée de manifestations qui se tiennent partout dans le monde, et dans certains pays, c'est même un jour de fête nationale.
Mais c'est avant tout l'occasion de dresser un bilan sur la situation des femmes, d'appeler à des changements et de célébrer des actes de courage accomplis par des femmes ordinaires qui ont joué un rôle dans l'histoire de leur pays et de leur communauté.
Chaque édition est portée par un thème différent. Cette année, les Nations Unies ont opté pour celui de "Planète 50-50 d'ici 2030 : franchissons le pas pour l'égalité des sexes" avec le hashtag international #IWD2016.
Vaste programme car lorsqu'on regarde les chiffres de plus près, les disparités hommes-femmes sont encore énormes :
- Partout, le chômage, la précarité, le travail non qualifié et à temps partiel touchent en premier lieu les femmes. 1 homme sur 8 occupe un poste de haute direction pour une femme sur 40. 31,5 % des femmes travaillent à temps partiel dans l'Union européenne contre seulement 8,3% pour les hommes. Elles sont plus nombreuses à estimer avoir un risque de perdre leur emploi dans les six mois à venir dans de nombreux pays : Finlande (17% contre 11%), Danemark (11% contre 7%), ou Belgique (10% contre 4%). Par ailleurs, l'emploi des femmes reste cantonné aux postes les moins valorisés dans le commerce et les services. Elles sont moins payées et davantage touchées par la pauvreté. Et surtout, les femmes continuent à faire des doubles journées. En France, les tâches domestiques les occupent 20h32 par semaine contre 8h38 pour les hommes.
- Les femmes constituent 70% des 1,2 milliard de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour. Rappelons que l'égalité salariale n'existe dans aucun pays. Ainsi dans l'Union Européenne, les femmes gagnent en moyenne 17% de moins que les hommes.
- Au niveau de l'éducation, les inégalités restent encore très fortes. Environ 776 millions d'adultes dans le monde (soit 16% de la population mondiale) ne sont pas alphabétisés. Les deux tiers sont des femmes. Selon l'UNESCO, en 2014, 31 millions de filles n'étaient pas encore scolarisées et la moitié d'entre elles ne sont jamais allées à l'école.
- Les mutilations sexuelles féminines continuent d'être pratiquées dans une trentaine de pays en Afrique et au Moyen Orient, ainsi que dans des pays accueillant des migrantes originaires de ces pays. Environ 125 millions de femmes et de fillettes sont touchées par cette pratique culturelle qui consiste, rappelons-le, à supprimer tout ou une partie des organes génitaux externes avec de considérables conséquences psychologiques et physiques (hémorragies, douleurs, accouchements difficiles..). (Source UNICEF)
- Chaque année quatre millions de femmes sont vendues et achetées pour le mariage forcé, l'esclavage et la prostitution. La prostitution des femmes engendrerait encore aujourd'hui un chiffre d'affaires mondial de 60 milliards d'euros et représente 14% du PIB des pays d'Asie, et 5% du PIB des Pays Bas. (Source OIT)
- Dans le monde en 2015, une femme sur trois a été violée, battue, ou victime d'une forme de mauvais traitement au moins une fois dans sa vie. D'après, l'OMS "certaines études révèlent que près d'une femme sur cinq déclare avoir été abusée sexuellement avant l'âge de 15 ans". Dans certains pays, la violence domestique est la cause principale de la mort des femmes entre 16 et 44 ans. Rappelons qu'en France, selon l'Observatoire National de la Violence (rapport 2013), en moyenne 201 000 femmes de 18 à 59 ans vivant en couple sont victimes de violences conjugales physiques ou sexuelles.
De nombreuses animations et événements sont prévus pour cette journée : colloques, soirées, flashmob, manifestations, défilés joyeusement militants qui nous donnent l'occasion d'être fières d'être une femme !
- Bouger avec Le Festival du féminin : ce festival se tiendra pour sa treizième édition du 11 au 13 mars au centre Tao Paris. Festival pluridisciplinaire qui propose un programme varié pour toutes les femmes allant du théâtre, à des lectures ou encore des projections et de la danse.
- Se remémorer les grandes résistantes contemporaines : du 7 mars au 9 avril, Paris rend hommage à ces femmes lors d'une grande exposition gratuite à l'Hôtel de Ville.
- Échanger lors de la Journée de la femme digitale (dont Terrafemina est cette année partenaire) : jeudi 10 Mars, les femmes entrepreneures ont rendez-vous au Palais de la Bourse pour un colloque exceptionnel sur la réussite dans le domaine digital.
- Rouler avec l'opération Toutes en Moto : une manifestation de motardes à Paris le dimanche 13 mars pour combattre les stéréotypes dans ce milieu dont les femmes sont encore victimes. www.toutesenmoto.fr
- Chouchouter notre corps au Palais de la Femme : L'Armée du Salut invite les femmes dans le Palais de la Femme, sa structure dédiée au soutien des femmes, pour une journée placée sous le signe du bien être.
- Fredonner"Lou" le titre du groupe Lili Kwhy , une chanson sur les violences conjugales dont le clip sera révélé sur son site le 8 mars.
- Prendre la télécommande et zapper entre "les confidences du pénis" sur Téva , "les femmes de pouvoir sur Arte" et "les femmes de la libération" sur France 2.
- Fleurir notre sac à main grâce aux 450 bars, brasseries et restaurants de la capitale qui participent à l'opération " femmes en fête " pour nous offrir une rose le 8 mars prochain.
- Et l'initiative la plus originale revient au site www.mettezdurouge.com qui invite les hommes à mettre du rouge à lèvres et à poster leur photo sur internet en soutien aux femmes.
Parce que nous le valons bien !
Valérie Tribes