Sevil Sevimli restera en Turquie, du moins jusqu'à l’issue de son procès. Jeudi dernier, la Cour d’assises de Bursa a rejeté la demande de l’étudiante originaire de Lyon de retourner en France. Accusée d’être liée à un groupe terroriste d’extrême-gauche, elle a été arrêtée et emprisonnée le 10 mai. Elle est accusée d’avoir des liens avec le Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), groupe « terroriste » proche de la cause kurde et interdit en Turquie.
On reproche à Sevil Sevimli sa présence à un défilé syndical du 1er mai, d’avoir distribué des tracts, manifesté pour la gratuité de l’éducation et d’avoir assisté au concert de Grup Yorum, un groupe engagé à gauche. Le tribunal a montré des photos sur lesquelles elle apparaît aux côtés de militants engagés et a présenté des écoutes téléphoniques laissant soupçonner des liens avec ces derniers. Timide, l’étudiante peine à se défendre et n’arrive pas à convaincre.
Cependant, rien ne fait d’elle une terroriste. Même si les accusations s’avéraient exactes, aucun de ces actes ne mérite une incarcération. Selon son avocat, « avant d'entrer en prison, cette fille n'avait même pas entendu parler de l'organisation à laquelle on tente de la lier ». Elle risque pourtant 15 à 32 ans de réclusion. La prochaine audience du procès aura lieu le 19 novembre ; Sevil Sevimli peut encore, pour l'heure, circuler librement en Turquie.
Ces dix dernières années, plus de 9 000 personnes ont été condamnées pour appartenance ou soutien au DHKP-C.
Nicolas Pasquier
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